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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

<strong>de</strong> la réflexion géopolitique, le schéma aronien, supposait que nous<br />

ayons affaire à <strong>de</strong>s Etats classiques., qui se faisaient la guerre.<br />

L’état <strong>de</strong> nature, c’était la guerre entre les Etats. Le rôle <strong>de</strong> l’Etat,<br />

à l’intérieur, était <strong>de</strong> protéger l’état <strong>de</strong> droit. Aujourd’hui, on a<br />

l’impression qu’il y a un total renversement. On voit un mon<strong>de</strong> qui<br />

se pacifie au niveau international, et on regar<strong>de</strong> <strong>de</strong> plus en plus<br />

nos sociétés comme produisant <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> endogène. Notre<br />

manière <strong>de</strong> réfléchir sur le politique et la géopolitique s’est<br />

totalement renversée. Cela ne va pas sans poser <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong><br />

fond. On le constate à propos <strong>de</strong>s guerres civiles récentes, nos<br />

sociétés démocratiques sont <strong>de</strong> plus en plus liées à cette <strong>violence</strong><br />

qu’elles produisent <strong>de</strong> l’intérieur.<br />

J’ai parlé <strong>de</strong> la multiplication <strong>de</strong>s Etats. Ne nous facilitons pas la<br />

tâche, n’affirmons pas que la <strong>violence</strong> <strong>de</strong>s pouvoirs est un<br />

archaïsme, un résidu. Ce n’est pas si simple. Il faut analyser le<br />

contexte <strong>de</strong> notre mo<strong>de</strong>rnité. La plupart du temps, les Etats que<br />

les Américains appellent « délinquants » sont <strong>de</strong>s Etats qui vivent<br />

la crise <strong>de</strong> la mo<strong>de</strong>rnisation démocratique, ou l’impossible<br />

transition démocratique — terme que l’on emploie d’ailleurs <strong>de</strong><br />

moins en moins : en science politique, on ne parle quasiment plus<br />

<strong>de</strong> transition démocratique.<br />

Quelques exemples. Les Etats fonctionnent rarement à la<br />

manière <strong>de</strong> machines <strong>de</strong> pouvoir. Ils reposent sur la force. Ne<br />

prenons pas les exemples du Rwanda ou <strong>de</strong> la Serbie. Un cas <strong>de</strong><br />

figure m’a <strong>toujours</strong> aidé à réfléchir sur cette question. Le pouvoir<br />

syrien est qualifié d’Etat <strong>de</strong> barbarie. Non parce que la société<br />

syrienne serait barbare. C’est un pouvoir qui ne se maintient qu’en<br />

déstabilisant en permanence autour <strong>de</strong> lui : au niveau <strong>de</strong> sa propre<br />

nomenklatura, bien que le mot soit impropre ; à l’intérieur <strong>de</strong> la<br />

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