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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

popularisation et <strong>de</strong> médiatisation à l’extrême, qui n’est pas<br />

contrôlé par le corps médical. Vouloir affirmer ce genre <strong>de</strong> chose,<br />

<strong>de</strong> p.192 plus, c’est vouloir ignorer que chaque acquisition <strong>de</strong><br />

connaissances amène plus <strong>de</strong> nouvelles questions que <strong>de</strong><br />

réponses. Il y a un processus infini d’ouverture, à partir du<br />

moment où l’on découvre quelque chose <strong>de</strong> neuf. Il serait curieux,<br />

tout <strong>de</strong> même, <strong>de</strong> critiquer le processus <strong>de</strong> médicalisation sociale<br />

en prenant comme exemple le développement <strong>de</strong> l’hygiène et <strong>de</strong> la<br />

gériatrie, <strong>de</strong>ux acquisitions récentes <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine, et en<br />

constatant que notre société vieillit et qu’il y a <strong>de</strong> plus en plus<br />

d’Alzheimer. Je vois ici un glissement <strong>de</strong> la pensée qui me paraît<br />

d’autant plus dangereux qu’il ne reflète pas l’évolution <strong>de</strong> la<br />

mé<strong>de</strong>cine, mais une dérive <strong>de</strong> la médiatisation.<br />

VINCENT BARRAS : Mon propos se veut critique au sens où un<br />

historien doit être critique, c’est-à-dire en envisageant les<br />

choses avec un peu <strong>de</strong> distance. Il ne s’agit pas d’un jugement<br />

<strong>de</strong> valeur. Ce qui m’intéresse, dans le processus <strong>de</strong><br />

médicalisation, est le chiffrage, dans la mesure où il est possible<br />

— ce dont je ne suis pas sûr —, et surtout la prise <strong>de</strong> conscience<br />

et les réactions sociales qu’il suscite. C’est la construction <strong>de</strong> la<br />

médicalisation. Mais je n’affirme pas qu’elle existe et que je l’ai<br />

constatée. Le discours interne et externe, celui <strong>de</strong> la mé<strong>de</strong>cine<br />

« pointue » et celui <strong>de</strong>s médias font partie du même processus.<br />

Ce n’est qu’une question <strong>de</strong> publics et <strong>de</strong> <strong>de</strong>grés différents. Ce<br />

que je dis, c’est que la prise <strong>de</strong> conscience <strong>de</strong> la médicalisation,<br />

que celle-ci soit effective ou non, concerne la société <strong>de</strong>puis<br />

<strong>de</strong>ux siècles. Comme historien, je suis en droit <strong>de</strong> remonter<br />

dans le temps et <strong>de</strong> m’interroger sur les raisons qui mènent à<br />

<strong>de</strong>s phénomènes qui n’émergent que récemment, comme la<br />

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