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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

extraordinaire. L’effet spécial fait ressentir le « et si cela<br />

survenait », donc le « qu’est-ce que je ferais », mais le permet par<br />

une sorte <strong>de</strong> garantie cinématographique, le « cela est faux ». Le<br />

spectateur voit donc sa vie et sa mort inscrites dans le film,<br />

<strong>violence</strong> incroyable, mais à travers la vraisemblance du faux, ce<br />

jeu <strong>de</strong> la distance ludique. Aujourd’hui, seul le cinéma permet, à<br />

ce niveau <strong>de</strong> spectacle, cette vraisemblance du faux, élément<br />

majeur <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> représentée et <strong>de</strong> la neutralisation <strong>de</strong> la<br />

<strong>violence</strong> <strong>de</strong> la représentation. Le cinéma p.052 d’aujourd’hui porte<br />

cette capacité spectaculaire à son maximum, à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du<br />

public (voir la catastrophe, tel est le défi que le cinéma, seul sans<br />

doute, peut relever, ce qui le différencie <strong>de</strong>s autres médias),<br />

confortant une attente et une angoisse millénaristes qui ne sont<br />

plus réelles mais simples phénomènes <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>, tel un immense<br />

programme <strong>de</strong> « jeu <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> siècle ». Ce cinéma <strong>de</strong> la fin du<br />

mon<strong>de</strong> joue sur une i<strong>de</strong>ntification maximale du spectateur, mais,<br />

en même temps, sur la délectation <strong>de</strong> cette i<strong>de</strong>ntification.<br />

La <strong>violence</strong> représentée (les images <strong>de</strong> la <strong>violence</strong>) est donc<br />

d’autant plus spectaculaire que la <strong>violence</strong> <strong>de</strong> la représentation (la<br />

<strong>violence</strong> <strong>de</strong> l’image) est neutralisée, presque virtualisée. Tous ces<br />

tournages, par exemple, sont en immense partie virtuels. Le<br />

monstre Godzilla n’a jamais marché dans New York, ni même une<br />

réplique modèle réduit dans une ville miniature. C’était la technique<br />

d’animation <strong>de</strong>s films japonais <strong>de</strong>s années cinquante : technique<br />

dérisoire, annihilant en partie les images <strong>de</strong> la <strong>violence</strong>, mais, du<br />

moins, quelque chose était enregistré dans le mon<strong>de</strong>, même un<br />

mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> poupées, <strong>de</strong> marionnettes, d’animation. Désormais, les<br />

acteurs regar<strong>de</strong>nt vers le néant, crient leur peur face au vi<strong>de</strong>. Le<br />

monstre est reconstitué sur palette graphique, animation et<br />

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