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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

qu’ils ont peur <strong>de</strong>s brima<strong>de</strong>s dont ils vont être les victimes.<br />

Quelle thérapeutique ? C’est le sujet <strong>de</strong> notre entretien<br />

d’aujourd’hui. Je dirais plutôt : quel thérapeute ? En d’autres<br />

termes, p.250 je préférerais personnaliser la question. Car il faut <strong>de</strong>s<br />

hommes <strong>de</strong> charisme pour établir ou rétablir l’écoute et le respect.<br />

En cherchant <strong>de</strong>s ouvrages pour réfléchir à ces <strong>Rencontres</strong>, je suis<br />

tombé sur celui <strong>de</strong> Charles Rojsman, qu’on appelle le thérapeute<br />

<strong>de</strong>s banlieues, auteur <strong>de</strong> Savoir vivre ensemble. Agir autrement<br />

contre le racisme et la <strong>violence</strong>, où il parle <strong>de</strong> son enfance<br />

lyonnaise à l’époque <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> rafle <strong>de</strong> 1942. Il m’en est resté<br />

<strong>de</strong> la peur, dit-il, fichée en moi comme une échar<strong>de</strong>, mais aussi<br />

une sorte <strong>de</strong> curiosité, un intérêt pour la bête humaine capable <strong>de</strong>s<br />

pires délires. Pour réaliser l’acte thérapeutique, il faut écouter,<br />

mettre ensemble, religare. J’ai lu un livre intéressant <strong>de</strong><br />

Christophe Nick, Stop la <strong>violence</strong>, qui raconte une expérience <strong>de</strong><br />

guérison née d’une bagarre avec meurtre, entre jeunes, sur un<br />

quai <strong>de</strong> banlieue parisienne. C’était en janvier <strong>de</strong> cette année.<br />

L’auteur a lancé son action très rapi<strong>de</strong>ment. Tout a commencé par<br />

un crime commis sur la ligne Gare du Nord — Luzarches, dans le<br />

train <strong>de</strong> 15 heures 40. Le récit est très simple. Ce n’est pas <strong>de</strong> la<br />

gran<strong>de</strong> littérature. Mais il me fait penser aux vieilles sagas fondées<br />

sur la vengeance sans fin, voire même à L’Ilia<strong>de</strong> et à cette chaîne<br />

<strong>de</strong> causalité <strong>de</strong> la vengeance dont on nous a parlé à plusieurs<br />

reprises au cours <strong>de</strong> ces <strong>Rencontres</strong>, tant elle est fondatrice. Une<br />

sorte d’Ilia<strong>de</strong> <strong>de</strong> ligne <strong>de</strong> banlieue. On voit que ces jeunes, qui<br />

sont <strong>de</strong> Sarcelles ou d’autres banlieues comme on est <strong>de</strong> Troie ou<br />

d’Athènes. Avec nombre <strong>de</strong> cafouillages et <strong>de</strong> naïvetés, ils<br />

commencent une sorte <strong>de</strong> longue catharsis, où ils se racontent,<br />

<strong>de</strong>viennent sujets — comme disait Michel Wieviorka le sociologue<br />

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