24.06.2013 Views

Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

droits juridiques les plus élémentaires, ce que ne faisait pas la<br />

détention en camp ou en prison.<br />

e) Le souci pour les familles que l’on avait dû quitter était<br />

encore aggravé à l’hôpital. Voici ce que nous a confié un ancien<br />

prisonnier <strong>de</strong> l’hôpital psychiatrique spécial à Dniepropetrovsk :<br />

« J’enviais la famille <strong>de</strong> Pliouchtch et celle <strong>de</strong> Grigorenko, elles<br />

pouvaient être fières, certes, à travers les larmes, mais fières<br />

quand même. Tandis que p.159 mes parents n’étaient pas ceux d’un<br />

prisonnier politique, ils n’étaient que les parents d’un fou... »<br />

f) L’exigence catégorique du personnel médical, lequel<br />

remplissait ouvertement une fonction policière, <strong>de</strong> renoncer à<br />

toute conviction politique, doublée d’une intensification du<br />

traitement par les chocs, les neuroleptiques et la sulfasine,<br />

obligeait <strong>de</strong> nombreux prisonniers-dissi<strong>de</strong>nts à opter, en fin <strong>de</strong><br />

compte, pour un mimétisme idéologique : ils démontraient « la<br />

disparition <strong>de</strong> toute conception délirante ».<br />

g) Malgré le fait que plusieurs dissi<strong>de</strong>nts étaient détenus<br />

simultanément dans chaque hôpital spécial du ministère <strong>de</strong><br />

l’Intérieur, on ne les mettait jamais dans la même cellule. Chacun<br />

d’eux était « soigné » dans une cellule où se trouvaient<br />

uniquement <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s gravement atteints qui avaient commis<br />

<strong>de</strong>s crimes odieux, abominables. Il était interdit aux dissi<strong>de</strong>nts<br />

d’avoir le moindre contact entre eux, leur lot était d’observer<br />

pendant <strong>de</strong>s années <strong>de</strong>s oligophrènes profonds, <strong>de</strong>s catatoniques<br />

excités, etc.<br />

h) Les détenus <strong>de</strong>s hôpitaux spéciaux n’avaient pas le droit<br />

d’avoir dans leur cellule ni papier ni stylo, leur accès aux livres et<br />

revues était strictement limité. Il était ainsi impossible <strong>de</strong> s’adonner<br />

223

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!