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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

<strong>de</strong> non-<strong>violence</strong> et préférait évoquer l’étreinte et la revendication<br />

civiles <strong>de</strong> la vérité. Résistance civile, parce qu’elle n’est pas<br />

armée ; parce qu’elle fait appel à la civilité, au refus <strong>de</strong> la force et<br />

<strong>de</strong> l’affrontement physique ; parce qu’enfin ce type <strong>de</strong> résistance<br />

fon<strong>de</strong> ou reconstitue l’espace <strong>de</strong> la discussion, du dialogue, du<br />

consensus ou dissensus, l’espace démocratique. De ce point <strong>de</strong><br />

vue, je crois que ces mouvements ont un sens politique majeur,<br />

au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’aspect purement éthique ou religieux auquel on les<br />

ramène souvent. On pourrait se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r, finalement, s’ils<br />

n’invitent pas à une relecture <strong>de</strong> l’histoire ou en tout cas <strong>de</strong><br />

certains événements historiques. Je pense à la résistance légale —<br />

le terme est forgé par Gambetta lui-même — à l’époque <strong>de</strong> la lutte<br />

contre l’ordre moral, en 1877.<br />

LAURENT ADERT : Je reviens sur un propos <strong>de</strong> Paul Ricœur. Il<br />

disait tout à l’heure que le jugement moral <strong>de</strong> base, c’est le « Tu<br />

ne tueras pas ». Il m’apparaît que c’est moins un jugement moral<br />

qu’un interdit. Un interdit, pourrait-on dire, qui tombe du ciel,<br />

puisque ce sont les Tables <strong>de</strong> la Loi qui l’énoncent. Nous savons<br />

qu’on n’interdit jamais que ce vers quoi p.227 les hommes sont<br />

fortement portés. On est bien contraint <strong>de</strong> supposer, <strong>de</strong>rrière<br />

l’interdit du meurtre, une violente tentation, dans l’histoire <strong>de</strong>s<br />

hommes, <strong>de</strong> tuer l’autre. Discuter <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> <strong>de</strong>vrait donc nous<br />

conduire à orienter le problème en direction <strong>de</strong> la relation à l’autre.<br />

Après tout, la <strong>violence</strong> nous requiert ou nous concerne comme<br />

question, principalement, voire exclusivement dans cette<br />

dimension. C’est à l’aune <strong>de</strong> l’accueil que l’on fait soi-même,<br />

comme individu, ou nous-mêmes, comme communauté, à l’autre,<br />

à l’étranger, que se mesurent notre <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> civilisation et notre<br />

capacité <strong>de</strong> surmonter la pulsion meurtrière. Ce que je rappelle là<br />

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