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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

soviétique. Aujourd’hui, c’est une toute autre <strong>violence</strong> que propose<br />

le cinéma. C’est cette forme <strong>de</strong> <strong>violence</strong> que nous voudrions<br />

étudier à travers ces quelques exemples <strong>de</strong> films-catastrophes<br />

récents : comment le cinéma parvient à jouer simultanément avec<br />

plusieurs conceptions du temps historique pour faire surgir, hic et<br />

nunc, la fin du mon<strong>de</strong>.<br />

La première caractéristique <strong>de</strong> ce cinéma, paradoxale<br />

puisqu’elle semble contradictoire avec la reproductibilité<br />

neutralisante <strong>de</strong>s images, consiste à avoir gagné, dans la<br />

représentation <strong>de</strong> la catastrophe, le temps brut du document. En<br />

effet, la chronique <strong>de</strong>s <strong>de</strong>structions apocalyptiques est rendue<br />

hyperréaliste par la nouvelle puissance <strong>de</strong> reconstitution et <strong>de</strong><br />

déconstruction atteinte par les effets spéciaux, grâce aux<br />

technologies informatiques et numériques propres au cinéma<br />

contemporain. En quelque sorte, grâce aux effets spéciaux, on<br />

peut aujourd’hui filmer la fin du mon<strong>de</strong>. Le cinéma, ici, se rend à la<br />

fois extrêmement spectaculaire et très effrayant : le tournage <strong>de</strong><br />

ce genre <strong>de</strong> scènes <strong>de</strong> fin du mon<strong>de</strong> est minutieusement réglé par<br />

le ballet <strong>de</strong>s effets spéciaux, virtualisé par les trucages qui<br />

apportent, en studio, les compléments réalistes qui manquent<br />

désormais au simple p.049 enregistrement par caméra, et mené par<br />

une production déployant <strong>de</strong>s moyens quasi militaires, en termes<br />

<strong>de</strong> technologies, <strong>de</strong> figuration, ou <strong>de</strong> main d’œuvre convoquée.<br />

Iwasaki, en 1945, filmait sans moyens dans un décor <strong>de</strong> fin du<br />

mon<strong>de</strong>, la ville d’Hiroshima rasée par la bombe atomique.<br />

Aujourd’hui, la fin du mon<strong>de</strong> exige un déploiement d’effets et <strong>de</strong><br />

production quasi titanesque : on investit toute la puissance du<br />

cinéma dans la <strong>violence</strong> <strong>de</strong> la <strong>de</strong>struction d’un décor. Et c’est une<br />

puissance <strong>de</strong> réalisme : il est certain que les scènes apocalyptiques<br />

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