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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

Il n’en reste pas moins utile que nous nous rencontrions sur<br />

quelques grands problèmes qui touchent à toutes les sphères <strong>de</strong> la<br />

vie et que nul ne saurait trancher définitivement. Lorsque notre<br />

Comité p.008 choisit le sujet <strong>de</strong> la <strong>violence</strong>, il y a un an et <strong>de</strong>mi, il<br />

s’est emparé d’un sujet sur lequel, <strong>de</strong>puis ce choix, déferlent les<br />

ouvrages. Étrangement la <strong>violence</strong> en tant que telle, n’avait pas<br />

été l’objet <strong>de</strong>s <strong>Rencontres</strong> <strong>de</strong>puis leur fondation, <strong>de</strong>puis cette<br />

session <strong>de</strong> 1946 où se rencontrèrent <strong>de</strong>vant le public genevois<br />

Gyorgy Lukacs et Denis <strong>de</strong> Rougemont, Jean Guéhenno et Georges<br />

Bernanos. Il y eut <strong>de</strong>s <strong>Rencontres</strong>, c’était en 1953, sur « l’angoisse<br />

du temps présent et les <strong>de</strong>voirs <strong>de</strong> l’esprit », un jeune philosophe<br />

y participait déjà, Paul Ricœur. Il y en eut sur « dialogue ou<br />

<strong>violence</strong> » et l’on y parla beaucoup du droit à la révolte. Ces<br />

débats paraissent un peu iréniques aujourd’hui. Guéhenno<br />

affirmait dès 1946 que l’Europe sortait souillée <strong>de</strong> la guerre, mais<br />

cette notion même <strong>de</strong> souillure était contestée. Ni la Shoah, ni le<br />

goulag n’ont eu dans ces premières <strong>Rencontres</strong> la place que nous<br />

leur donnerions aujourd’hui. Quand on songeait en 1963 à la<br />

<strong>violence</strong>, c’était avant tout à la <strong>violence</strong> religieuse d’antan et à la<br />

<strong>violence</strong> <strong>de</strong>s luttes sociales <strong>de</strong> l’époque. Une époque où beaucoup<br />

croyaient encore que la <strong>violence</strong> était bonne accoucheuse, dans le<br />

sillon <strong>de</strong> Hegel, <strong>de</strong> Marx ou <strong>de</strong> Georges Sorel. Les grands témoins<br />

<strong>de</strong> la Russie libérée que nous avons invités <strong>de</strong>puis 1989 ont fait<br />

entendre une voix bien différente, en particulier aux <strong>de</strong>rnières<br />

<strong>Rencontres</strong> Mme Svetlana Alexievitch, cette courageuse Biélorusse<br />

qui dénonça les plaies morales <strong>de</strong> la guerre d’Afghanistan, qui a<br />

jeté sur le bas-côté <strong>de</strong> la vie russe toute une armée <strong>de</strong> rescapés<br />

moralement abandonnés par la société ou <strong>de</strong> la catastrophe <strong>de</strong><br />

Tchernobyl, non moins pernicieuse dans tous ses effets indirects,<br />

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