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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

n’est moralement pas neutre à l’égard du concept <strong>de</strong> <strong>violence</strong>. La<br />

<strong>violence</strong> fait <strong>toujours</strong> p.220 partie <strong>de</strong> l’inacceptable. On sait ce que<br />

c’est qu’un acte violent, quand bien même on ne sait pas définir<br />

son concept. Cela veut dire que son concept est beaucoup plus<br />

problématique que son usage.<br />

Ce que j’aimerais pointer, dans cette introduction, c’est le<br />

problème <strong>de</strong> la difficulté <strong>de</strong> définir un concept <strong>de</strong> <strong>violence</strong>. A dire<br />

vrai, très peu s’y sont risqués au cours <strong>de</strong> ces <strong>Rencontres</strong>. Je ne<br />

veux pas le définir, mais noter les difficultés qui existent à cet<br />

égard. Et je crois que pour pointer cette difficulté, il est judicieux<br />

<strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce ou d’évoquer la gamme extrêmement large<br />

<strong>de</strong> concepts auxquels celui <strong>de</strong> <strong>violence</strong> peut s’opposer. Une<br />

quantité innombrable <strong>de</strong> concepts s’opposent à celui <strong>de</strong> <strong>violence</strong>,<br />

désignent l’autre <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> — la pensent à partir <strong>de</strong> son autre,<br />

<strong>de</strong> ce qu’elle n’est pas.<br />

Le thème <strong>de</strong> ce débat est « Ethique et <strong>violence</strong> ». Tout le<br />

mon<strong>de</strong> sent bien que l’éthique a quelque chose à voir avec la<br />

<strong>violence</strong>. Mais c’est plus que cela. Tout se passe comme si<br />

l’éthique était aussi un peu l’autre, comme si la <strong>violence</strong> menaçait<br />

en quelque sorte l’éthique. Et si l’une <strong>de</strong>s tâches <strong>de</strong> l’éthique et<br />

<strong>de</strong>s règles du vivre ensemble était <strong>de</strong> protéger contre la menace<br />

permanente que représente la <strong>violence</strong>, et <strong>de</strong> protéger par<br />

conséquent la vulnérabilité <strong>de</strong>s personnes ? Mais on peut aussi<br />

opposer la notion <strong>de</strong> <strong>violence</strong> à celle <strong>de</strong> paix. Cela a été fait ici<br />

même par René Girard. On peut l’opposer à la notion <strong>de</strong> paix en un<br />

sens aussi fondamental que celui que lui donne René Girard, c’est-<br />

à-dire dans un sens quasi transcendantal, si vous me permettez<br />

l’expression : la <strong>violence</strong> comme condition <strong>de</strong> possibilité <strong>de</strong> l’ordre<br />

social lui-même, c’est-à-dire la paix en un sens très fondamental.<br />

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