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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

L’intégration a rapi<strong>de</strong>ment repris son cours. Pendant vingt-cinq ans<br />

les Palestiniens ont vécu comme <strong>de</strong>s rats. Personne n’en parlait,<br />

personne ne s’en souciait. Ils n’avaient aucun avenir. Ils ont pris<br />

les armes et on a commencé à savoir qu’ils existaient. C’est au<br />

moment où le mouvement féministe a commencé à recourir à la<br />

<strong>violence</strong> qu’on a pris conscience <strong>de</strong> l’existence d’un problème. Ici<br />

même, un tiers <strong>de</strong> la population est une minorité à laquelle on ne<br />

reconnaît aucun droit. L’école est le principal véhicule <strong>de</strong> non-<br />

intégration dans cette république. On y casse <strong>de</strong>s vies. Et cela se<br />

passe ici. Il faudrait en tirer la leçon. Il faudrait promouvoir le<br />

dialogue, l’écoute et la reconnaissance d’autrui.<br />

UN INTERVENANT : Monsieur Wieviorka, vous avez fait paraître<br />

dans Le Mon<strong>de</strong> <strong>de</strong>s débats un article extrêmement intéressant sur<br />

Fukuyama et ses thèses sur la fin <strong>de</strong> l’humanité, succédant à celle<br />

<strong>de</strong> l’histoire. Je fais un lien avec l’école, et vous me direz ce que<br />

vous en pensez. Je pense qu’à l’école, en tout cas dans la partie <strong>de</strong><br />

la Suisse où j’enseigne, on évalue les élèves sur le savoir, plutôt<br />

que sur le savoir-être, sur leur capacité <strong>de</strong> travailler en groupe ou<br />

en réseau, sur leur attitu<strong>de</strong>. Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si l’on ne risque pas<br />

<strong>de</strong> se trouver, ensuite, face à <strong>de</strong>s adultes qui ne savent pas être.<br />

S’ils ne savent pas <strong>de</strong>s choses, on peut <strong>toujours</strong> essayer <strong>de</strong> les<br />

leur apprendre. Mais s’ils ne savent pas être dans la classe, être<br />

avec eux-mêmes, que peut-on faire ? C’est une bombe à<br />

retar<strong>de</strong>ment. En d’autres termes, je suis pessimiste par rapport<br />

aux outils qu’on utilise dans l’école actuelle pour prévenir la<br />

<strong>violence</strong>.<br />

MICHEL WIEVIORKA : Votre interrogation, me semble-t-il, pose<br />

la question du sujet. Je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> si ce n’est pas là une<br />

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