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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

soviétique n’était plus capable <strong>de</strong>s répressions <strong>de</strong> masse<br />

antérieures. Dans la société, la peur avait cessé d’être totale,<br />

dévorante. C’est alors qu’est née dans les profon<strong>de</strong>urs <strong>de</strong> l’appareil<br />

d’Etat l’idée d’accentuer la peur par un autre moyen, facile et<br />

efficace : l’utilisation <strong>de</strong> la psychiatrie à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong> répression. La<br />

privation <strong>de</strong> liberté était aggravée par la privation <strong>de</strong> la personne.<br />

Dans un Etat démocratique, la condamnation juridique d’un<br />

citoyen par un tribunal doit correspondre à la condamnation p.155<br />

morale <strong>de</strong> ce même citoyen par la société. C’est un principe<br />

fondamental <strong>de</strong> la théorie du droit, un postulat juridique. Ce n’est<br />

malheureusement pas le cas partout. Cette correspondance<br />

n’existait pas pour l’intelligentsia soviétique. Des milliers et <strong>de</strong>s<br />

milliers <strong>de</strong> citoyens soviétiques soutenaient moralement les<br />

dissi<strong>de</strong>nts politiques et religieux, les gens avaient cessé d’avoir<br />

peur et avaient acquis la faculté <strong>de</strong> parler à haute voix. C’est alors<br />

que la dictature déclinante a décidé <strong>de</strong> faire peur à ses citoyens au<br />

moyen <strong>de</strong> la répression psychiatrique.<br />

Revenons à Hans Christian An<strong>de</strong>rsen. Le petit garçon a vu que<br />

le roi était nu. Cela était suffisant pour ce petit garçon sincère qui<br />

n’était pas corrompu par le mimétisme social <strong>de</strong>s adultes. Car,<br />

dans son royaume, le comman<strong>de</strong>ment « tu ne mentiras point »<br />

n’avait pas été formellement supprimé. Le roi veut rester pour<br />

l’histoire un « dirigeant civilisé », bien qu’il récuse le célèbre<br />

principe kantien, selon lequel « l’homme n’est pas un moyen, mais<br />

un but ». Le petit garçon a dit que le roi était nu. Les organes <strong>de</strong><br />

sécurité sont à la hauteur, le petit garçon est aussitôt arrêté. La<br />

légalité est sauve, on juge le petit garçon « conformément à la<br />

loi ». On ne peut l’exécuter. Le régime totalitaire déclinant trouve<br />

une solution : il faut le punir <strong>de</strong> façon exemplaire. « Des millions<br />

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