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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

d’abord par ce savoir-faire spectaculaire que lui seul maîtrise et qui<br />

déplace les foules à travers la planète. L’attente ou la crainte<br />

millénaristes, transformées en spectacle <strong>de</strong> la fin du mon<strong>de</strong>, à la<br />

fois terrifiant et alléchant, comme un jeu <strong>de</strong> (dé)construction qui<br />

serait connecté sur son programme optimum, se sont imposées<br />

dans les salles. On pourrait multiplier les exemples, mais il est<br />

certain que la plupart <strong>de</strong>s succès du cinéma mondial (donc<br />

américains) les plus récents sont <strong>de</strong>s films où le présent historique<br />

voit surgir la menace, très ancienne mais actualisée par un certain<br />

nombre <strong>de</strong> dérèglements techniques contemporains, <strong>de</strong> la<br />

<strong>de</strong>struction planétaire. Invasion extra-terrestre symbole <strong>de</strong> fin du<br />

mon<strong>de</strong> : In<strong>de</strong>pen<strong>de</strong>nce Day, Mars attacks ; phénomène<br />

cataclysmique d’échelle planétaire : Armaggedon, Deep Impact ;<br />

monstre surgi <strong>de</strong>s expériences d’apprenti sorcier <strong>de</strong> l’Occi<strong>de</strong>nt pour<br />

venir ravager le cœur <strong>de</strong> notre civilisation : Godzilla, Jurassic<br />

Park ; folie <strong>de</strong>structrice d’un univers informatique poussé à bout :<br />

The Matrix. Il n’est pas jusqu’au cinéaste le plus emblématique <strong>de</strong><br />

notre temps, James Cameron, qui propose <strong>de</strong>s films où la vision <strong>de</strong><br />

la fin du mon<strong>de</strong> est absolument obsédante, qu’elle se conjugue au<br />

présent : Terminator, Abyss, ou au passé : Titanic. On reconnaît<br />

parmi ces films, les principaux succès publics <strong>de</strong> ces dix <strong>de</strong>rnières<br />

années. Il faut s’interroger sur le pourquoi et le comment <strong>de</strong> ce<br />

phénomène.<br />

C’est également une manière <strong>de</strong> parler du cinéma américain. Ni<br />

en imprécateur — le discours <strong>de</strong> l’exception culturelle française et<br />

l’attaque méprisante contre un cinéma commercial, spectaculaire,<br />

décervelant —, ni en fan — le discours <strong>de</strong> l’admiration technique et<br />

<strong>de</strong> la promotion quasi commerciale —, ni même en cinéphile — le<br />

discours <strong>de</strong> la légitimité auteurise : à l’intérieur du système<br />

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