24.06.2013 Views

Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

confusion idéologique, où les yeux <strong>de</strong>s enfants d’Yzieu nous<br />

poursuivent inlassablement sans que le procès qui les a rappelés à<br />

ceux qui avaient oublié ait vraiment eu toutes les vertus<br />

pédagogiques promises. Parfois un tortionnaire réapparaît, comme<br />

ce bourreau khmer reconverti en spécialiste <strong>de</strong> l’action<br />

humanitaire : on peut passer <strong>de</strong> la pratique <strong>de</strong> l’immersion et <strong>de</strong><br />

l’arrachage <strong>de</strong>s ongles à l’ai<strong>de</strong> aux réfugiés...<br />

L’art autrefois jouait un rôle <strong>de</strong> réconciliation qu’il a abandonné,<br />

souvent <strong>de</strong>venu à son tour une <strong>violence</strong> particulièrement forte, et<br />

pas <strong>toujours</strong> purificatrice. Les religions établies semblent<br />

impuissantes, et parfois semblent attiser les <strong>violence</strong>s. Les<br />

lycéennes algériennes décapitées parce qu’elles enfreignent un<br />

islam imaginaire, nous n’arrivons pas à comprendre. L’économie<br />

enfin a pris <strong>de</strong>s formes violentes innovant avec le déplacement du<br />

capital et la délocalisation brutale <strong>de</strong>s lieux <strong>de</strong> production en<br />

fonction <strong>de</strong> lois du ren<strong>de</strong>ment à échelle internationale ; l’Etat-<br />

provi<strong>de</strong>nce, dispensateur du welfare qui coulait <strong>de</strong> source, croyait-<br />

on, dans nos pays, est remis en question, l’individu <strong>de</strong>vant savoir<br />

faire face aux <strong>violence</strong>s <strong>de</strong> la compétition économique, que<br />

certains baptisent « l’horreur économique ».<br />

Alexis Slapovski, un écrivain <strong>de</strong> la lointaine ville <strong>de</strong> Saratov sur<br />

la Volga, dans un récit saisissant intitulé « Le premier second<br />

avènement » met en scène une sorte <strong>de</strong> prophète <strong>de</strong> banlieue, mi-<br />

<strong>de</strong>meuré, mi-illuminé, qui prêche la concor<strong>de</strong> et se fait crucifier<br />

par un groupe <strong>de</strong> punks dans un terrain vague <strong>de</strong> la Russie<br />

d’aujourd’hui. Face à la <strong>violence</strong> <strong>de</strong> son temps, le comte Léon<br />

Tolstoï <strong>de</strong>mandait : « Qui est fou ? Eux ou moi ? ». Sa réponse à la<br />

folie du mon<strong>de</strong>, nous la connaissons, c’était la « non-<strong>violence</strong> », et<br />

elle eut un retentissement mondial parce qu’il convainquit un<br />

9

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!