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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

En règle générale, la libération <strong>de</strong>s détenus en prison<br />

psychiatrique était progressive, on passait d’abord d’un hôpital<br />

spécial à un hôpital psychiatrique ordinaire. Et ce n’est qu’au bout<br />

<strong>de</strong> plusieurs mois que l’on était véritablement libéré.<br />

D’après les souvenirs et les réponses <strong>de</strong>s prisonniers, on<br />

remarque qu’une gran<strong>de</strong> partie d’entre eux ont observé, après leur<br />

libération, <strong>de</strong>s symptômes nouveaux que nous pouvons qualifier<br />

<strong>de</strong> névrotiques. Il s’agit <strong>de</strong> sensations <strong>de</strong> fatigue, difficultés <strong>de</strong><br />

concentration, excitabilité, troubles du système végétatif,<br />

irritabilité. Des étu<strong>de</strong>s analogues ont été faites en leur temps sur<br />

les rescapés <strong>de</strong>s camps <strong>de</strong> concentration nazis, voici leurs résultats<br />

comparés aux nôtres :<br />

Prisonniers<br />

<strong>de</strong>s camps nazis<br />

233<br />

Prisonniers<br />

<strong>de</strong>s hôpitaux<br />

psychiatriques<br />

Symptômes névrotiques 78% 60%<br />

Cauchemars<br />

(rêves <strong>de</strong>s camps ou <strong>de</strong><br />

l’hôpital psychiatrique)<br />

47% 45%<br />

Chronicité <strong>de</strong> l’état 44% 31%<br />

Il nous faut estimer la douleur, les souffrances d’autrui dans<br />

<strong>de</strong>s catégories spéciales qui ne relèvent pas <strong>de</strong> l’éthique... Nous<br />

comprenons ce juge qui, dans une situation analogue, a écrit en<br />

1958 : « La langue <strong>de</strong> la psychiatrie est trop pauvre pour exprimer<br />

dans ses concepts tout ce qu’un expert peut observer chez ces<br />

personnes. Il me semble particulièrement dangereux <strong>de</strong> donner au<br />

diagnostic, pour les instances officielles, un semblant <strong>de</strong><br />

scientificité à l’ai<strong>de</strong> du concept trop vague <strong>de</strong> ‘névrose’ »,<br />

Effectivement, comment décrire en termes médicaux la soi-<br />

disant liberté <strong>de</strong>s anciens prisonniers, si cette liberté comprenait,

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