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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

— que l’Orestie et bien d’autres textes appellent l’aréopage —<br />

implique une justice qui soit séparée <strong>de</strong> l’événement violent, c’est-<br />

à-dire une justice qui puisse elle-même conjurer, purifier en<br />

quelque sorte la souillure occasionnée par le crime, sans<br />

commettre un nouveau crime. C’est une rupture sans précé<strong>de</strong>nt,<br />

et qui continuera à travailler nos institutions judiciaires.<br />

Evi<strong>de</strong>mment, <strong>de</strong>s problèmes se sont posés. La première gran<strong>de</strong><br />

question consiste à savoir comment on peut faire la différence<br />

entre un acte qui se définira comme un acte volontaire et un acte<br />

qui pourra ou qui <strong>de</strong>vra se définir comme involontaire. C’est la<br />

différence que les philosophes vont essayer d’élaborer, entre ce<br />

qui dépend et ce qui ne dépend pas <strong>de</strong> nous. Sur la base <strong>de</strong> cette<br />

différence, la justice pourra élaborer une procédure pénale qui<br />

reste aujourd’hui déterminante, celle <strong>de</strong> la responsabilité du<br />

criminel. A partir <strong>de</strong> là, la procédure pénale pourra avoir un sens<br />

ou non.<br />

p.223<br />

La secon<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> question qui s’est posée est plus<br />

difficile. Elle consiste à savoir si la sanction judiciaire, la sanction<br />

pénale — cette sanction qui elle-même ne commet pas un nouveau<br />

crime pour purifier la faute — est capable d’éliminer la souillure <strong>de</strong><br />

la faute. Dans l’Orestie, apparaît un événement <strong>de</strong> première<br />

importance : cette souillure continue <strong>de</strong> travailler l’esprit <strong>de</strong>s<br />

vivants. Ce nouveau reste <strong>de</strong> souillure que produit en quelque<br />

sorte l’institution judiciaire, en gérant le crime autrement que<br />

selon le principe <strong>de</strong> la vengeance, où va-t-il se révéler, où va-t-il<br />

se dérouler et continuer à survivre ? Il continuera <strong>de</strong> contaminer la<br />

société, tout en n’y ayant plus <strong>de</strong> place. Ce reste va en quelque<br />

sorte s’intérioriser, se transformer en fantôme ou en fantasme, en<br />

angoisse, en crainte et ressentiment, etc.<br />

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