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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

On a pu rêver <strong>de</strong> multiethnisme, mais on voit bien, <strong>de</strong> la Bosnie au<br />

Kosovo, que ce n’est pas ce qui se passe. La logique <strong>de</strong> la<br />

fragmentation participe <strong>de</strong> l’ethnicisation. Les Etats et les pouvoirs<br />

suivent. Chez nous — je parle <strong>de</strong> la France — il suffit <strong>de</strong> regar<strong>de</strong>r<br />

les cartes urbaines pour voir que les évolutions se font dans un<br />

sens affinitaire, c’est-à-dire que les gens se regroupent entre<br />

pairs. La sociologie <strong>de</strong> la ville le montre, le mon<strong>de</strong> démocratique<br />

<strong>de</strong>vient <strong>de</strong> plus en plus un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entre-soi. Le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

l’ethnicité, <strong>de</strong> même, est un mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’entre-soi. C’est un mon<strong>de</strong><br />

où l’on contourne les conflits, alors que les conflits <strong>de</strong>vraient<br />

irriguer la démocratie. Je disais au début que la cité est là pour<br />

nous permettre d’avoir <strong>de</strong>s conflits qui ne dégénèrent pas en<br />

guerres civiles. Nous aurons <strong>de</strong> moins en moins <strong>de</strong> conflits entre<br />

nous, et c’est tout le problème. La capacité <strong>de</strong>s démocraties à<br />

assumer la conflictualité diminue. On va vers un p.084 mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la<br />

juxtaposition. A moins, bien sûr, que le capitalisme et bien<br />

d’autres choses ne changent... Mais nous avons plutôt tendance,<br />

aujourd’hui, à vouloir aller <strong>de</strong> l’avant, au nom d’une mythologie à<br />

la fois technologique et économiste.<br />

PIERRE DE SENARCLENS : Nous avons évoqué à plusieurs<br />

reprises l’image du contrat social. Nous avons tous en nous l’idée<br />

<strong>de</strong> cette espèce <strong>de</strong> contrat que les citoyens passent avec l’Etat. Je<br />

pense qu’à l’heure <strong>de</strong> la globalisation, l’Etat ne peut plus assumer<br />

l’entièreté <strong>de</strong> ce contrat et que ce qui compte est le problème <strong>de</strong> la<br />

construction <strong>de</strong> nouvelles institutions, que ce soit dans un cadre<br />

d’intégration régionale ou dans un cadre plus universel, comme<br />

celui <strong>de</strong>s institutions <strong>de</strong>s Nations Unies. La problématique à<br />

laquelle nous sommes confrontés — maîtriser la globalisation —<br />

revient avant tout à reconstruire nos institutions et les institutions<br />

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