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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

les recycler. On tient là, sans doute, une première explication <strong>de</strong><br />

ce que je nommerais la crise <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> <strong>de</strong> l’image.<br />

Aujourd’hui, comme le souligne à sa façon le recyclage cinéphile,<br />

aucune image n’est nouvelle. Immense p.047 cercle qui fait du<br />

mimétique, du photocopiage, <strong>de</strong> la reprise, <strong>de</strong> la citation, le mo<strong>de</strong><br />

théorique à la fois cognitif, narratif et fétichiste <strong>de</strong>s temps<br />

présents. A l’intérieur <strong>de</strong> ce cercle, il est certain que l’image a<br />

perdu sa <strong>violence</strong> originelle. Benjamin l’a dit très vite, en parlant<br />

<strong>de</strong> l’image prise dans l’ère <strong>de</strong> sa reproductibilité mécanique : ce<br />

que l’image a perdu dès cette entrée dans une nouvelle ère est son<br />

aura, puissance d’émotion et d’affectivité <strong>de</strong> l’unique. On peut<br />

avancer, <strong>de</strong> même, que l’image a perdu sa <strong>violence</strong> à travers ce<br />

processus <strong>de</strong> reproductivité, désormais quasi immédiat et infini,<br />

par la prolifération <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s imagés contemporains. Ce qui ne<br />

passe plus d’une image à une autre, c’est tout simplement la<br />

<strong>violence</strong> <strong>de</strong> l’image. Je dirais même que la <strong>violence</strong> représentée<br />

peut s’accroître par ce phénomène <strong>de</strong> reproductibilité : on<br />

reproduit <strong>de</strong>s images, on refait <strong>de</strong>s films, en les chargeant <strong>toujours</strong><br />

plus <strong>de</strong> <strong>violence</strong>s. Par contre, la <strong>violence</strong> <strong>de</strong> la représentation me<br />

semble perdue. La <strong>violence</strong> <strong>de</strong> l’image est niée par cette<br />

banalisation : une image trop vue, même surchargée <strong>de</strong> la<br />

<strong>violence</strong>, un mot trop employé, ne veulent plus rien dire. C’est le<br />

principal problème <strong>de</strong> la télévision, par exemple : les mots et les<br />

images y sont vite abusés. Le seul élément qui semble avoir<br />

disparu <strong>de</strong> ces films — ou qui <strong>de</strong>meure à l’état résiduel d’un clin<br />

d’œil <strong>de</strong> l’histoire — est précisément celui qui, autrefois (Dr<br />

Folamour, les films <strong>de</strong> menace atomique planétaire), conférait une<br />

<strong>violence</strong> historique intense aux films américains <strong>de</strong> grand<br />

spectacle : la guerre froi<strong>de</strong> et la rivalité nucléaire avec l’empire<br />

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