24.06.2013 Views

Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

relative « liberté », avec toutes les caractéristiques<br />

susmentionnées, exigeait la mobilisation <strong>de</strong> toutes les facultés<br />

psychiques dans leur lutte pour la survie. Il en allait autrement<br />

pour les prisonniers <strong>de</strong>s camps nazis : un sentiment <strong>de</strong> vi<strong>de</strong>, la<br />

perte <strong>de</strong>s proches, l’absurdité <strong>de</strong> la poursuite <strong>de</strong> la vie et bien<br />

d’autres choses encore, mais tout cela sans réel danger constant<br />

et immédiat. Il convient ici <strong>de</strong> relever que l’état psychique <strong>de</strong>s<br />

anciens détenus soviétiques en hôpital psychiatrique qui ont<br />

émigré peu après leur libération (nous avons trois cas dans notre<br />

enquête) s’est sévèrement aggravé à l’étranger : états passagers<br />

<strong>de</strong> dépersonnalisation, angoisse extrême, chronicité <strong>de</strong>s<br />

symptômes névrotiques et alcoolisme. On a relevé <strong>de</strong>s cas<br />

analogues <strong>de</strong> dépersonnalisation chez les rescapés <strong>de</strong>s camps<br />

staliniens.<br />

Un autre fait retient l’attention : les anciens prisonniers<br />

psychiatriques qui sont rentrés dans leur famille ou qui ont fondé<br />

une famille peu après leur libération, montrent une chronicité<br />

minime <strong>de</strong>s symptômes névrotiques. Selon toute évi<strong>de</strong>nce, la<br />

famille était précisément l’unique institution <strong>de</strong> réhabilitation<br />

sociale pour ces gens qui revenaient vivre dans le mo<strong>de</strong> hostile du<br />

totalitarisme déclinant.<br />

p.167<br />

Il va <strong>de</strong> soi que la situation <strong>de</strong>s prisonniers psychiatriques<br />

libérés pendant la perestroïka était un peu différente. En règle<br />

générale, ils n’étaient plus menacés <strong>de</strong> poursuites par les<br />

autorités. Bien qu’il y ait eu, ici aussi, <strong>de</strong>s exceptions : <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>s<br />

personnes que nous avons interrogées ont été à nouveau<br />

hospitalisées <strong>de</strong> force en hôpital psychiatrique, mais pour peu <strong>de</strong><br />

temps et dans <strong>de</strong>s hôpitaux ordinaires, sans traitement<br />

médicamenteux intensif.<br />

235

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!