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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

On peut dire que nous sommes dans <strong>de</strong>s sociétés qui sont plus<br />

violentes que dans le passé. On peut prendre comme référence les<br />

années 1970 ou 1980, selon les cas. Mais les travaux historiques<br />

dont on dispose pourraient, en un sens, inverser ce point <strong>de</strong> vue.<br />

En France, jusque dans les années 1950, il y avait un racisme<br />

extrêmement virulent. Les immigrés, qu’ils soient Italiens,<br />

Polonais, Espagnols, etc., étaient perçus et traités comme <strong>de</strong>s<br />

sous-hommes. Le langage même qui s’appliquait à eux était<br />

extrêmement agressif. On peut se <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r si nous ne sommes<br />

pas dans <strong>de</strong>s sociétés beaucoup plus policées qui, malgré la crise<br />

qu’elles traversent, parviennent tant bien que mal, non à juguler la<br />

<strong>violence</strong>, mais à la contenir. Je pense qu’on peut inverser les<br />

propos qui ont été tenus, sans les contredire, en se posant la<br />

question : pourquoi nos sociétés ne sont-elles pas plus violentes ?<br />

Après tout, nous constatons que la différence <strong>de</strong>s classes<br />

s’accentue, ou que les formes <strong>de</strong> sociabilité qui façonnaient la vie<br />

sociale se disten<strong>de</strong>nt, sont mises en cause ou entrent en crise. On<br />

pourrait imaginer <strong>de</strong>s formes beaucoup plus virulentes <strong>de</strong> <strong>violence</strong>,<br />

un racisme beaucoup plus accentué, et surtout une clôture sur soi<br />

beaucoup plus marquée <strong>de</strong>s groupes exclus — qui vont parfois<br />

jusqu’à 20 ou 25% <strong>de</strong> la population dans les sociétés occi<strong>de</strong>ntales.<br />

La question que je me pose, sous une forme apparemment<br />

paradoxale, c’est : pourquoi ne sommes-nous pas dans <strong>de</strong>s<br />

sociétés beaucoup plus violentes qu’elles ne le sont ? Le nombre<br />

<strong>de</strong> gens tués, en Europe, a fortement diminué. Ces sociétés, dans<br />

l’ensemble, parviennent tant bien que mal à faire régner l’ordre,<br />

même s’il y a beaucoup <strong>de</strong> ratés. Malgré les médias, malgré les<br />

dérapages, malgré toutes les formes <strong>de</strong> dissensions qui font<br />

surface, dans l’ensemble je ne pense pas que l’alarmisme soit <strong>de</strong><br />

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