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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

extraordinaire, on l’a vu au Kosovo ou en Irak. Comment se fait-il<br />

qu’à la fin du XX e siècle, on ne trouve pas d’autre moyen <strong>de</strong> guérir<br />

la <strong>violence</strong> que par la <strong>violence</strong> elle-même ? J’assiste aussi aux<br />

séances <strong>de</strong> la Commission <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme. Quatre-vingt<br />

pour cent <strong>de</strong>s violations <strong>de</strong>s droits <strong>de</strong> l’homme sont commises par<br />

<strong>de</strong>s armées officielles ou par <strong>de</strong>s groupes paramilitaires. Comment<br />

se fait-il qu’on ne trouve pas d’autres solutions ? Un colloque<br />

comme celui-ci pourrait essayer <strong>de</strong> le faire, et <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s<br />

solutions adaptées à notre niveau <strong>de</strong> réflexion philosophique,<br />

éthique ou politique, comme <strong>de</strong>s commissions d’arbitrage,<br />

commissions <strong>de</strong> conciliation, etc. Comment pouvons-nous,<br />

aujourd’hui encore, admettre l’existence <strong>de</strong>s armées ? Pourquoi ne<br />

les abolit-on pas ? Ce serait la seule façon <strong>de</strong> combattre la<br />

<strong>violence</strong>.<br />

DANIEL HALPÉRIN : p.275 Répondre à votre question est une<br />

mission impossible. Votre remarque fait rêver par son côté<br />

utopique. En même temps, elle est extrêmement importante et<br />

adéquate par rapport à ce débat. Théoriquement, on ne recourt à<br />

la force <strong>de</strong>s armées institutionnelles qu’en <strong>de</strong>rnier ressort, parce<br />

qu’il n’y a pas d’autre solution, parce que les systèmes <strong>de</strong><br />

conciliation ont été débordés ou se sont montrés inefficaces. Le<br />

problème est <strong>de</strong> savoir comment on détermine qu’on est arrivé au<br />

<strong>de</strong>rnier ressort. C’est là probablement que nous sommes très<br />

limités, peut-être très impatients, insuffisamment fins et<br />

intelligents, que ce soit au niveau individuel ou collectif, pour<br />

savoir repousser le plus loin possible ce <strong>de</strong>rnier ressort, en<br />

admettant qu’il faut peut-être <strong>toujours</strong> lui laisser une toute petite<br />

place. Je n’ai pas <strong>de</strong> réponse à ce sujet. En 1932, Einstein a écrit à<br />

Freud, à la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> <strong>de</strong> la SDN qui, inquiète <strong>de</strong> la montée <strong>de</strong> la<br />

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