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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

ANTOINE DE BAECQUE Né à Neuilly-sur-Seine en 1962. Enseigne l’histoire<br />

<strong>de</strong>s images à l’université (Saint-Quentin-en-Yvelines, Paris III, IEP). Historien <strong>de</strong>s<br />

représentations et <strong>de</strong>s pratiques culturelles, travaillant plus particulièrement sur la Révolution<br />

française (Le corps <strong>de</strong> l’histoire. Métaphores et politique 1770-1800, 1993 ; La gloire et<br />

l’effroi. Sept morts sous la Terreur, 1997), sur la culture <strong>de</strong>s Lumières (a rédigé le tome III<br />

<strong>de</strong> l’Histoire culturelle <strong>de</strong> la France, 1998) et sur l’histoire du cinéma (Les Cahiers du cinéma.<br />

Histoire d’une revue, 1991 ; François Truffaut, une biographie, 1996 ; La Nouvelle Vague,<br />

portrait d’une jeunesse, 1998). A été rédacteur en chef <strong>de</strong>s Cahiers du cinéma (1997-1999)<br />

et achève actuellement un ouvrage sur la culture <strong>de</strong>s rieurs au XVIIIe siècle.<br />

p.037<br />

CONFÉRENCE D’ANTOINE DE BAECQUE<br />

Réfléchissant sur le thème <strong>de</strong>s <strong>violence</strong>s d’aujourd’hui, tout<br />

en les ramenant, les comparant, aux <strong>violence</strong>s <strong>de</strong> <strong>toujours</strong>, je<br />

comprends tout à fait pourquoi et comment les organisateurs <strong>de</strong><br />

ces <strong>Rencontres</strong> Internationales ont voulu que nous nous<br />

interrogions ce jour sur les images. Faire image c’est non<br />

seulement représenter parfois directement la <strong>violence</strong> du mon<strong>de</strong> à<br />

un moment donné, c’est aussi, surtout <strong>de</strong>vrais-je dire en cette cité<br />

où l’on s’est parfois violemment opposé, combattu, meurtri, en<br />

fonction <strong>de</strong> l’existence même <strong>de</strong>s images, c’est donc déjà faire<br />

<strong>violence</strong>. Chacun connaît la vigueur du précepte commandant<br />

l’interdit <strong>de</strong> l’image (« tu ne feras pas d’idole, ni rien qui ait la<br />

forme <strong>de</strong> ce qui se trouve au ciel là-haut, sur terre ici-bas, ou dans<br />

les eaux sous la terre »). Deux <strong>de</strong>s trois grands monothéismes<br />

l’ont strictement et traditionnellement observé. Quant au<br />

troisième, l’on sait également que, s’il célébra la gloire <strong>de</strong> l’image<br />

<strong>de</strong>s corps, matérialisation du dogme <strong>de</strong> l’incarnation,<br />

concrétisation iconographique <strong>de</strong> la transubstantiation, il n’en<br />

engendra pas moins, et avec plus <strong>de</strong> <strong>violence</strong> encore, une guerre<br />

<strong>de</strong>s images qui, sur plusieurs siècles, du Concile <strong>de</strong> Nicée aux<br />

actes iconoclastes du XVI e siècle, fit longtemps rage, divisant<br />

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