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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

Jusqu’où va aller ce don ? Peut-il aller, chacun p.236 se questionnant<br />

sur sa propre i<strong>de</strong>ntité, jusqu’au don <strong>de</strong> soi, au don absolu, celui <strong>de</strong><br />

sa vie à l’autre ? Alors, ce don ne <strong>de</strong>viendrait-il pas le don par<br />

excellence, qui est le pardon, c’est-à-dire l’offre <strong>de</strong> soi, non comme<br />

réponse à la <strong>violence</strong> en tant que phénomène <strong>de</strong> masse, mais<br />

comme pardon individuel, qui est le seul qui soit apte à combler un<br />

manque spécifique d’aptitu<strong>de</strong> à recevoir la vie ? La vie nous serait<br />

ainsi offerte individuellement.<br />

LAURENT ADERT : Je ne suis pas sûr qu’on gagne à être trop<br />

angélique. Qu’on s’inscrive dans une perspective psychanalytique<br />

freudienne ou, à l’opposé, dans une construction philosophique<br />

comme celle d’Emmanuel Levinas, par exemple, ce qui fait problème,<br />

ce qui constitue un défi pour chaque homme et pour toute<br />

communauté humaine, c’est l’allergie à l’autre et la tentation du<br />

meurtre. Sinon, je ne vois guère <strong>de</strong> quoi nous parlons. Nous<br />

n’aurions à endurer ni malaise ni trouble. Avant <strong>de</strong> chercher une<br />

solution du côté du don <strong>de</strong> soi, il faut déjà chercher à accepter tout<br />

simplement l’existence <strong>de</strong> l’autre, et considérer la place qui lui est<br />

faite ou non. On pourrait discuter la question <strong>de</strong> l’exceptionnalité <strong>de</strong><br />

la Shoah. Mais il me semble que la réflexion d’Emmanuel Levinas<br />

porte sur la question <strong>de</strong> l’allergie à l’autre, comme telle. Le caractère<br />

exemplaire accordé dans ses écrits à l’antisémitisme et à la Shoah,<br />

n’est pas net du tout. En réalité, le noyau <strong>de</strong> sa réflexion est ce qu’il<br />

intitule « humanisme <strong>de</strong> l’autre homme » — car l’humanisme ne fait<br />

pas problème ; ce qui fait problème est l’humanisme <strong>de</strong> l’autre<br />

homme, l’accueil <strong>de</strong> l’autre. Il me semble que la catégorie<br />

englobante y est le racisme, l’intolérance, la haine <strong>de</strong> l’autre comme<br />

tels. Il faut revenir à cette donnée <strong>de</strong> fait. Ce n’est pas une histoire<br />

drôle qui nous arrive ainsi. Ce qui est en cause est un travail<br />

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