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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

mon<strong>de</strong> affrontent la catastrophe, sous la pression d’une idéologie<br />

(désormais davantage <strong>de</strong> gauche que <strong>de</strong> droite) qui dénonce la<br />

course aux armements, et <strong>de</strong>s expérimentations d’un cinéma<br />

mo<strong>de</strong>rne qui joue sur le montage et le direct. Dr Folamour, <strong>de</strong><br />

Stanley Kubrick, en 1964, inaugure ce temps cinématographique,<br />

dans un film qui est une farce satirique montée contre la paranoïa<br />

atomique américaine, faisant danser une valse dérisoire au<br />

champignon <strong>de</strong> l’explosion nucléaire, image la plus noire et la plus<br />

sarcastique qui soit <strong>de</strong> la fin du mon<strong>de</strong>. Peter Watkins, cinéaste<br />

américain d’ultragauche, travaille aussi cette paranoïa atomique,<br />

soulignant, dans The Bomb (1967), la transformation du système<br />

politique américain en une dictature armée sur les effets d’une<br />

explosion nucléaire. Le réalisme <strong>de</strong>s images relève du « cinéma<br />

direct », genre militant <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années soixante, où Watkins<br />

filme presque comme un documentaire la reconstitution <strong>de</strong><br />

l’explosion, <strong>de</strong>s <strong>de</strong>structions et <strong>de</strong>s opérations policières et<br />

militaires <strong>de</strong> maintien <strong>de</strong> l’ordre au sein d’une population affolée et<br />

désintégrée. On peut définir ces films comme ceux d’après la<br />

catastrophe : <strong>de</strong>s fictions d’après la bombe, d’après les temps<br />

historiques. A la fois après Auschwitz et après Hiroshima, mais où<br />

ces catastrophes seraient comme importées et implantées dans le<br />

présent immédiat (le temps <strong>de</strong> ces films est un présent quasi<br />

documentaire), <strong>de</strong> l’Amérique. C’est le temps d’après la fiction <strong>de</strong><br />

la fin du mon<strong>de</strong>. Le réalisme <strong>de</strong> ces films concerne cet après. Le<br />

« pendant la bombe » échappe encore pour une bonne part à la<br />

représentation, et n’est présent que par ses effets. C’est dans cet<br />

après la bombe que rési<strong>de</strong> la construction narrative et temporelle<br />

<strong>de</strong> la catastrophe. Celle-ci n’est vue, à la fois, que par l’après p.046<br />

et par l’avant, imbriqués par <strong>de</strong>s effets <strong>de</strong> montage propres au<br />

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