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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

<strong>violence</strong>. Mais si on p.147 l’étale, aurons-nous les mêmes résultats ?<br />

De même, un certain nombre <strong>de</strong> <strong>violence</strong>s qui autrefois étaient<br />

tues sont maintenant connues. Le viol <strong>de</strong>s femmes : avant, il était<br />

déshonorant pour une femme <strong>de</strong> dire qu’elle avait été violée.<br />

Maintenant, <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> femmes le disent. Donc, dans les<br />

statistiques, on constate une augmentation <strong>de</strong>s viols. Tout cela est<br />

une construction. Sur certains points, certes, il y a une<br />

recru<strong>de</strong>scence <strong>de</strong> la <strong>violence</strong>. Mais en comparaison du XIX e siècle<br />

ou du début du XX e siècle, où il y avait <strong>de</strong>s « classes<br />

dangereuses », où souvent les <strong>violence</strong>s débouchaient sur <strong>de</strong>s<br />

assassinats nombreux, où les émeutes se terminaient parfois par<br />

plusieurs dizaines <strong>de</strong> morts, ce que je vois dans les sociétés<br />

contemporaines, Suisse incluse, est que la <strong>de</strong>rnière <strong>violence</strong> ne<br />

s’est pas terminée dans un bain <strong>de</strong> sang.<br />

En second lieu, il me semble que nos sociétés sont telles que<br />

<strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> <strong>violence</strong> qui auparavant étaient acceptables, ou<br />

tolérées, ou tues, ou occultées, ne sont plus admissibles. Je le<br />

répète, la dimension du réel ne me semble pas mythique. Je ne dis<br />

pas que tout cela est une invention. Mais je dis que dans la forme<br />

<strong>de</strong> construction, en particulier <strong>de</strong>s statistiques, il faut apporter un<br />

élément <strong>de</strong> réflexion. Sur le moyen terme, malgré l’exacerbation<br />

<strong>de</strong>s exclusions, malgré l’accentuation <strong>de</strong>s différences <strong>de</strong> classes, il<br />

n’est pas sûr que la <strong>violence</strong>, sous sa forme brute et globale, se<br />

soit exacerbée. Moins une société est violente, plus son rejet <strong>de</strong> la<br />

<strong>violence</strong> s’accroît. Par conséquent toute forme <strong>de</strong> <strong>violence</strong> ou <strong>de</strong><br />

gestuelle qui renvoie à la <strong>violence</strong> est perçue comme <strong>de</strong> plus en<br />

plus intolérable. Cette dimension symbolique et anthropologique<br />

me semble fondamentale. J’aimerais qu’on me dise, à Genève,<br />

combien il y a eu <strong>de</strong> blessés et <strong>de</strong> morts en 1998. Je ne veux pas<br />

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