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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

<strong>de</strong> météorites s’abattant sur New York, le fin du fin technologique<br />

mis en miettes (la navette Atlantis), et la fin du mon<strong>de</strong> promise<br />

dans dix-huit jours. Les images, ici, regorgent <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> du<br />

mon<strong>de</strong>. Pourtant, l’effet est déjà dépassé : la prochaine fois, pour<br />

impressionner, ce genre <strong>de</strong> film <strong>de</strong>vra détruire le mon<strong>de</strong> en moitié<br />

moins <strong>de</strong> temps, avec <strong>de</strong>ux fois plus d’explosions, dix fois plus <strong>de</strong><br />

victimes. C’est que, je crois, l’image ne fait plus <strong>violence</strong>. Ce n’est<br />

pas seulement que, dans ce long générique, elle intègre toute une<br />

série <strong>de</strong> jeux et <strong>de</strong> mises à distance — <strong>de</strong>s personnages, <strong>de</strong>s<br />

références, <strong>de</strong>s anecdotes comiques —, autant d’évitements <strong>de</strong> la<br />

<strong>violence</strong>, <strong>de</strong> dispersions qui permettent à ce film d’être regardable.<br />

Plus encore : l’image ne fait plus <strong>violence</strong> aujourd’hui car elle se<br />

trouve constamment relativisée par la culture, l’histoire,<br />

l’esthétique, et les médiations multiples dont elle souffre. C’est<br />

cela que j’aimerais évoquer désormais : cette ultra-<strong>violence</strong><br />

représentée et cette non-<strong>violence</strong> <strong>de</strong> la représentation, je dirais sa<br />

neutralisation. Je prendrai donc l’exemple d’un genre<br />

cinématographique très présent aujourd’hui, le film <strong>de</strong> la fin du<br />

mon<strong>de</strong>.<br />

Demain, la fin du mon<strong>de</strong>. Seul le cinéma veut encore y croire.<br />

Même si certains s’improvisent prophètes <strong>de</strong> catastrophes, leur<br />

crédibilité est quasi nulle, relevant du folklore astrologico-<br />

médiatique. Sans doute car ils n’ont pas la force d’évocation<br />

suffisante pour faire p.042 voir ce qu’ils annoncent. Cette puissance<br />

d’évocation, suffisamment réaliste pour impressionner, assez<br />

ludique pour préserver la distance du rêve ou du cauchemar, seul<br />

le cinéma la maîtrise actuellement, avec ses possibilités<br />

technologiques et informatiques d’animation, <strong>de</strong> trucage, <strong>de</strong><br />

recréation du mon<strong>de</strong>. Si le cinéma fait mon<strong>de</strong> aujourd’hui, c’est<br />

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