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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

n’avoir plus <strong>de</strong> débouché politique pour une action non-violente.<br />

Dans une ville comme Vaulx-en-Velin, la <strong>violence</strong> urbaine <strong>de</strong><br />

l’émeute, <strong>de</strong>s rodéos et <strong>de</strong> la Galère, pour reprendre le titre du<br />

livre <strong>de</strong> François Dubet (Fayard, 1987), a précédé la Marche <strong>de</strong><br />

1983, et elle lui succè<strong>de</strong>, marque <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s carences dans la<br />

conflictualisation <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s jeunes <strong>de</strong>s quartiers<br />

populaires. De même d’ailleurs, la gran<strong>de</strong> émeute <strong>de</strong> 1990, dans<br />

cette même ville, a été suivie par l’apparition ou le renforcement<br />

d’associations qui, telle Agora, font clairement le choix <strong>de</strong><br />

transformer la colère et la rage <strong>de</strong>s jeunes en conflit social et<br />

politique, ce qui alimente <strong>de</strong>s relations parfois très tendues avec<br />

l’équipe municipale, mais n’a rien à voir avec l’émeute ou les<br />

agressions contre <strong>de</strong>s personnes ou <strong>de</strong>s biens. Que l’action<br />

conflictuelle succè<strong>de</strong> à la <strong>violence</strong> oblige, et j’y reviendrai, à<br />

envisager une autre piste, qui n’est pas nécessairement<br />

contradictoire : celle qui fait <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> un élément fondateur<br />

du conflit, son point <strong>de</strong> départ, la condition nécessaire pour que se<br />

constituent <strong>de</strong>s acteurs, pour que s’exprime une subjectivité<br />

jusque-là refoulée, peu explicite aux yeux <strong>de</strong>s protagonistes <strong>de</strong> la<br />

<strong>violence</strong> eux-mêmes, ou trop inquiète ou malheureuse pour avoir<br />

tenté jusque-là <strong>de</strong> se manifester.<br />

Peut-être même peut-on aller plus loin, en partant du constat<br />

d’un phénomène constamment signalé par les observateurs <strong>de</strong><br />

terrain : l’islam est dans l’ensemble un rempart et non un facteur<br />

aggravant <strong>de</strong> la <strong>violence</strong> urbaine. Ce constat n’est véritablement<br />

démenti que pour la fraction la plus radicalisée, elle-même très<br />

limitée, <strong>de</strong> l’islamisme, dont Khaled Kelkal (précisément <strong>de</strong> Vaulx-<br />

en-Velin) fut l’expression la plus connue. En <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> cette<br />

réserve, l’islam, comme mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> socialisation ou <strong>de</strong><br />

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