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Violences d'aujourd'hui, violence de toujours - Rencontres ...

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<strong>Violences</strong> d’aujourd’hui, <strong>violence</strong> <strong>de</strong> <strong>toujours</strong><br />

L’élévation au plan du discours et l’éthique <strong>de</strong> la discussion<br />

supposent l’opposition frontale <strong>violence</strong>-discours.<br />

Mais j’hésiterais beaucoup à lâcher la référence à la<br />

responsabilité individuelle. Si on suit Jonas — et il faut le suivre —<br />

il a montré simplement que le rayon <strong>de</strong> notre responsabilité était<br />

beaucoup plus vaste, parce qu’elle a <strong>de</strong>s effets lointains. Toute une<br />

branche <strong>de</strong> la philosophie analytique anglaise est partie <strong>de</strong> là. C’est<br />

ce qu’on appelle le conséquentialisme. Mais que sont les<br />

conséquences <strong>de</strong> mon action, si ce ne sont pas les conséquences<br />

<strong>de</strong> mon action ? Je sais bien que c’est très diffus. On sait<br />

maintenant, par exemple, que la masse <strong>de</strong>s automobiles dans le<br />

mon<strong>de</strong> va augmenter, augmentation qui va augmenter l’effet <strong>de</strong><br />

serre, qui va faire monter les eaux, qui vont submerger le<br />

Bangla<strong>de</strong>sh, etc. Par où faut-il commencer ? Si la responsabilité<br />

est totalement diffuse, alors personne n’a plus rien à faire. Ou<br />

alors, ce qu’il y a à faire est reporté sur le principe <strong>de</strong> précaution.<br />

Et si ce principe <strong>de</strong> précaution n’est supporté par personne, que se<br />

passe-t-il ? L’institution pourrait-elle être tenue pour responsable<br />

du faire ? Je ne vois pas comment on pourrait, si l’on veut, couper<br />

complètement le cordon d’avec l’intention. Un juriste, parlant du<br />

droit commun, a dit qu’il fallait faire attention : on ne peut pas<br />

remplacer la responsabilité par le risque. Peut-on aller jusqu’au<br />

bout <strong>de</strong> la substitution par la notion <strong>de</strong> risque, imaginer une<br />

société qui serait totalement sécurisée, simplement par l’assurance<br />

— on prend <strong>de</strong>s assurances sur <strong>de</strong>s risques ? Il n’y aurait alors<br />

plus qu’une seule responsabilité, celle <strong>de</strong> prendre une assurance.<br />

MARIE-CLAUDE CAPT : J’aimerais revenir sur l’idée que la<br />

singularité exemplaire sert la difficulté à dire la singularité absolue<br />

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