Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

chapitre quatre
Alors que la plupart des finissants au Qul Aun continuent de consulter des intervenants et de participer
à des réunions de groupe, ceux qui sont retournés dans un établissement correctionnel ou ceux dans des
régions éloignées n’ont pas reçu l’appui dont ils ont besoin. Puisque les traitements en établissement se
concentrent sur les personnes, la tâche essentielle consistant à reprendre contact avec une vie équilibrée
doit faire l’objet de suivis subséquents. C’est pourquoi il est possible qu’un rétablissement complet demeure
problématique dans les cas où les services de suivi aux détenus libérés ne sont pas accessibles.
[traduction] Les expériences fondamentales liées à un traumatisme psychologique sont la
perte de contrôle, l’impuissance et la perte de contact avec les autres. C’est pourquoi on fonde la
guérison sur la capacité des Survivants à reprendre eux-mêmes le contrôle de leur vie et sur la
prise en main personnelle et l’instauration de nouveaux liens. Le rétablissement ne peut survenir
que dans le contexte d’une relation; il ne peut survenir dans un contexte d’isolement. 90
Dans un cas, Urban Access Program (Building A Nation, Inc., Saskatchewan), différents soutiens
thérapeutiques et post-thérapeutiques ont été offerts. Le projet a légitimement présumé qu’au delà
de l’aide psychologique, d’autres services d’appoint seraient nécessaires, notamment l’acquisition des
compétences élémentaires, des services juridiques et des services d’aide à la recherche de parents perdus.
Une telle continuité des services, de l’appui et de l’encadrement, offre des possibilités aux personnes de
procéder à de réelles transformations dans leur vie.
La durée limitée de l’appui financier octroyé par la FADG aux activités de guérison constitue l’obstacle le
plus sérieux et le plus exigeant à la durabilité des résultats positifs obtenus dans le cadre de la démarche
de guérison personnelle. Dans le cadre de centaines de projets au pays, des milliers de participants ont
révélé leur histoire et se sont engagés dans des processus de remémoration des faits et de deuil; ils sont
maintenant incertains de pouvoir obtenir le soutien nécessaire alors qu’ils sont rendus aux étapes les
plus difficiles de la démarche de guérison, à l’instauration de nouvelles façons de vivre. Des recherches
que la FADG a demandé d’exécuter et de la documentation sur les traumatismes et le rétablissement
ont fait ressortir le danger associé à des interventions qui omettent de satisfaire aux besoins de soutien
après qu’une personne ait fait des révélations :
[traduction] Assurer l’établissement de familles fortes et de collectivités fortes ne peut se faire
sans un processus à long terme . . . . Si les victimes sont encouragées à divulguer l’abus qu’elles ont
subi, il faut mettre à leur disposition des services adéquats et satisfaisants ....Dans . . . . Dans le cas contraire,
bon nombre d’entre elles seront laissées sans moyen, encore plus gravement traumatisées. À plus
long terme, une stratégie permettant d’acquérir des connaissances et une capacité communautaire,
d’instaurer la confiance à mesure que le temps passe, serait beaucoup plus efficace. 91
[traduction] Des programmes qui préconisent la remontée rapide de souvenirs traumatisants
et des divulgations sans assurer aux personnes concernées un contexte rassurant et favorable
leur permettant une insertion [dans le milieu] sont sur le plan thérapeutique inconsidérés et
susceptibles de présenter un danger étant donné qu’ils risquent de laisser le client/la cliente
démuni(e), n’ayant pas les ressources nécessaires qui lui permettront de faire face aux souvenirs
traumatisants déterrés et de s’en sortir. 92
volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
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