Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre quatre
mènent un vie saine, des cas de violence non déclarés pourraient toujours faire surface. De nouveaux
problèmes d’ordre social tels que le jeu, l’abus de médicaments prescrits et la criminalité chez les jeunes
pourraient se présenter.
Certains aspects de l’initiative jeunesse de Big Cove peuvent être considérés comme un reflet du type
d’activité qui a lieu au cours de la troisième étape de la guérison communautaire. 103 L’équipe du projet
inclut des jeunes personnes qui travaillent avec les représentants d’autres organismes communautaires
comme les services sociaux, services de psychologie, prévention et traitement des dépendances et qui
siègent au Conseil consultatif des jeunes. Le Conseil est lié au Comité du mieux-être des Premières
Nations de Big Cove, ce qui constitue un bon exemple de partenariats inter-organismes qui unissent
les services sociaux et les services de santé au développement économique, à la police, au leadership
au sein de la communauté et aux Aînés. Les personnes interrogées ont senti que le soutien offert par
les leaders de la communauté était profond.
L’initiative jeunesse a été un moyen de réaction de la communauté face au taux élevé de suicide chez
les jeunes. La collectivité de la Première Nation Big Cove a été ébranlée par une série de suicides et
cette crise a culminé en 1992. Au cours de ces années de crise, tous les organismes communautaires
qui offraient des services ont principalement effectué de la gestion de crises. Cela a eu pour résultat
d’épuiser les intervenants et de nuire à la gestion efficace des programmes de traitement à long terme
au détriment de plusieurs personnes qui en avaient besoin. Avec le temps et à l’aide de ressources
supplémentaires et d’une coordination accrue au sein de la communauté, il a été possible de passer de
la simple gestion de crise à une approche plus préventive et proactive. Néanmoins, selon une enquête
menée auprès des jeunes plus tôt dans le projet, 91 pour cent des personnes interrogées croyaient
que la consommation d’alcool et de drogues était encore le problème qui touchait le plus les jeunes,
suivi de la pression excercée par les pairs (45 %) et des grossesses non désirées (35%). Fait intéressant,
lorsque cette étude de cas a été terminée, on a envoyé une copie du rapport à l’équipe du projet qui a
communiqué avec l’auteur pour l’informer que les données présentées sous-évaluaient les problèmes
liés à la violence sexuelle.
L’investissement d’efforts dans ce projet de guérison a constitué le premier pas vers la participation des
jeunes à la formation en matière de prévention du suicide et au développement de la capacité de réagir
dans des situations de crise. En effet, cette initiative a été centrée sur le développement de compétences
et elle a fait en sorte qu’en invitant les jeunes à siéger au Comité du mieux-être et à travailler en liaison
avec d’autres initiatives dans la communauté, la perspective de cette équipe de jeunes s’est élargie. Les
activités structurées, les liens entre le personnel et les jeunes participants, de même que l’encadrement
des adultes impliqués dans les organismes communautaires, devraient aider à bâtir le fondement
nécessaire pour obtenir des résultats à long terme.
À l’échelle nationale, les projets financés par la FADG ont permis d’ouvrir des emplois à la main
d’oeuvre dans la communauté et d’offrir des possibilités de formation dont on ne pouvait pas
bénéficier auparavant; plus de 91 pour cent du personnel embauché à plein temps est autochtone.
Les organisations centrées sur la formation ayant répondu aux enquêtes nationales ont engagé
4 833 personnes rémunérées (n=330) et ont engagé 28 133 participants dans la formation (n=246).