Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

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volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre sept
travers les générations est le résultat d’une estimation prudente. Dans le cadre du chapitre 6, nous
avons fait ressortir que les réseaux interreliés des familles élargies dans les collectivités autochtones
deviennent des canalisateurs de traumatismes, tout comme ils sont des dispensateurs de soutien,
d’entraide. Les données d’enquête indiquent que 44 pour cent et possiblement davantage de personnes
de la génération actuellement composée de personnes d’âge avancé ont vécu le déchirement de la
séparation, ayant été arrachées dans leur enfance à la présence et aux soins de leur famille, à l’affection
et aux relations familiales, de même qu’elles ont été confrontées à la dure réalité des attaques contre
leur identité et leur langue, en plus d’avoir reçu une instruction insuffisante pour exercer des fonctions
productives dans l’une ou l’autre société, autochtone ou non autochtone. Les résultats de recherche
auxquels on a fait référence dans le chapitre 6 avancent que, souvent, les familles laissées sans leurs
enfants se sont fragmentées. La réinsertion des anciens élèves des pensionnats a posé de nombreux
problèmes additionnels aux collectivités déjà aux prises avec des changements/des contraintes sociaux
et économiques et la violence. C’est pourquoi on peut conclure que les anciens élèves et leurs enfants
n’ont pas été les seuls à subir les contrecoups des pensionnats.
La recherche sur les conséquences des désastres naturels fait ressortir la résilience dont des collectivités
entières font preuve, confirmant la nécessité de prendre des mesures sur un large front :
[traduction] En plus des personnes directement touchées, beaucoup d’autres individus
sont perturbés affectivement simplement comme membre d’une collectivité sinistrée. Un
désastre est un événement terrifiant. La destruction massive et la vision terrible des dégâts
[d’une catastrophe majeure] suscitent des sentiments profonds. Un désastre est également un
événement collectif, les Survivants ayant à vivre en commun une expérience extrême, et ils en
arrivent à voir l’univers qui les entoure d’une façon nouvelle et différente. Dans ces cas-là, les
intervenants en santé mentale ont une population au complet à informer au sujet des réactions
communes au stress causé par le désastre, de moyens pour faire face aux agents stressants et des
ressources à leur disposition. Par conséquent, il faut que l’information au public soit dispensée
à la collectivité en général concernant les effets sur la personne et sur toute la communauté
amenés par le désastre, les efforts autonomes que les personnes doivent faire et les recours
qu’elles peuvent joindre pour obtenir de l’aide additionnelle. 263
Comme nous l’avons souligné dans le chapitre 6, l’information sur les séquelles des pensionnats
comble bien des besoins; ces séances permettent de réunir les gens à des fins positives, d’accroître les
connaissances et de raffermir l’équilibre des personnes qui dispensent des services, qui assurent une
direction. L’information sur les séquelles des pensionnats peut apporter une sécurité culturelle aux
gens qui ont couvert du voile du silence leurs souffrances et qui renient leurs propres besoins, ce qui
peut ainsi faciliter la première étape de la démarche de guérison marquée par la prise de conscience de
sentiments et de comportements graves, inquiétants; elle génère également des idées et de la motivation
pour s’engager dans des efforts communautaires visant à établir un environnement sain, favorable au
cheminement de guérison.
En s’appuyant sur l’expérience collective vécue au moment des secours dans le cas de catastrophe, voici
ce que l’article déjà cité fait observer :