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Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

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chapitre six<br />

* altérations <strong>de</strong> la conscience, amenant par exemple l’oubli <strong>de</strong>s événements traumatiques, le<br />

rappel <strong>de</strong>s événements traumatiques ou à vivre <strong>de</strong>s épiso<strong>de</strong>s où la personne se sent détachée,<br />

coupée <strong>de</strong> son processus mental ou <strong>de</strong> son corps;<br />

* altérations <strong>de</strong> la perception <strong>de</strong> soi, ce qui peut provoquer un état <strong>de</strong> détresse, (un sentiment<br />

d’impuissance), <strong>de</strong> la honte, <strong>de</strong> la culpabilité, un stigmate d’infériorité et le sentiment d’<strong>être</strong><br />

complètement différent <strong>de</strong>s autres humains.<br />

Des Survivants peuvent s’adonner à la consommation d’alcool, à l’abus <strong>de</strong>s substances<br />

psychoactives comme moyen d’endormir, <strong>de</strong> fuir <strong>de</strong>s sentiments et <strong>de</strong>s pensées associés au<br />

traumatisme…<br />

<strong>Un</strong>e personne qui a subi <strong>de</strong>s sévices, a été violentée à répétition, donne parfois la fausse<br />

impression d’<strong>être</strong> quelqu’un « faible <strong>de</strong> caractère. » 209<br />

Comme nous l’avons présenté précé<strong>de</strong>mment au chapitre 5, les chercheurs et les thérapeutes<br />

autochtones publient actuellement <strong>de</strong>s ouvrages sur le traumatisme historique (ou hérité) qui ajoute<br />

une autre strate <strong>de</strong> sentiments, <strong>de</strong> physiologie et <strong>de</strong> comportements perturbés chez les Autochtones<br />

ayant subi <strong>de</strong> multiples assauts. <strong>Le</strong>s souvenirs <strong>de</strong>s réseaux familiaux et <strong>de</strong> collectivités toutes entières<br />

remontent à travers les générations, repro<strong>du</strong>isant les thèmes <strong>du</strong> <strong>de</strong>uil/<strong>de</strong>s pertes, <strong>de</strong> l’impuissance, <strong>de</strong><br />

réinstallation, <strong>de</strong>s épidémies et <strong>de</strong>s séquelles <strong>de</strong>s pensionnats. Au sujet <strong>de</strong>s réseaux communautaires<br />

entremêlés qui caractérisent la vie actuelle <strong>de</strong>s Autochtones ou celle qui remonte à un passé récent,<br />

Maggie Hodgson fait remarquer : [tra<strong>du</strong>ction] « Notre plus gran<strong>de</strong> force est aussi notre plus<br />

gran<strong>de</strong> faiblesse. » 210 C’est grâce à ces réseaux que les gens s’apportent <strong>du</strong> soutien affectif, spirituel et<br />

pratique, mais, en temps <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> détresse, les effets <strong>du</strong> traumatisme s’éten<strong>de</strong>nt par une réaction en<br />

chaîne à cause <strong>de</strong> ces réseaux.<br />

Laurence Kirmayer, un psychiatre canadien ayant fait <strong>de</strong> vastes travaux <strong>de</strong> recherche sur la santé<br />

mentale <strong>de</strong>s Autochtones, a écrit au sujet <strong>de</strong> la construction sociale <strong>de</strong> la mémoire. Ce que quelqu’un<br />

se rappelle et ce qu’il oublie sont fortement influencés par la répétition en privé <strong>de</strong> ce qu’il a vécu et<br />

par ce qu’il en dira aux autres. Kirmayer écrit : [tra<strong>du</strong>ction] « Si une famille ou une communauté<br />

convient qu’un traumatisme ne s’est pas pro<strong>du</strong>it, alors celui-ci disparaît <strong>de</strong> la mémoire collective et<br />

la possibilité <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> la mémoire indivi<strong>du</strong>elle <strong>de</strong> l’emmagasiner est gravement compromise. » 211<br />

Il cite l’insistance <strong>de</strong>s survivants <strong>de</strong> l’Holocauste voulant que le grand fléau <strong>de</strong> l’Holocauste ne soit<br />

pas oublié. [tra<strong>du</strong>ction] « Chaque action collective amenant à perpétuer le souvenir augmente la<br />

possibilité que les personnes se souviennent <strong>de</strong> leur histoire personnelle et qu’elles la racontent… Nous<br />

considérons leur échec [leur impuissance] à surmonter leur traumatisme et à aller <strong>de</strong> l’avant, non pas<br />

comme une conséquence <strong>de</strong> leur faiblesse personnelle, mais plutôt comme une force inhumaine <strong>du</strong><br />

mal qu’elles ont en<strong>du</strong>ré. » 212<br />

Laurence Kirmayer met en contraste cet aménagement <strong>de</strong>s fonctions <strong>de</strong> la mémoire et la nondivulgation<br />

et l’oubli souvent observés chez les victimes d’agression sexuelle dans l’enfance. <strong>Le</strong> viol<br />

chez les enfants provoque la honte, non seulement chez la victime elle-même, mais également chez<br />

volume i : un <strong>cheminement</strong> <strong>de</strong> <strong>guérison</strong> : le <strong>rétablissement</strong> <strong>du</strong> <strong>mieux</strong>-<strong>être</strong>

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