Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

chapitre six
qu’on avait créé; une autre série de recherches, d’études, a été lancée dans le but d’établir au moyen de
documents la résilience des survivants de l’Holocauste et celle de leur famille. Dans cette même foulée,
des études ultérieures ont essayé d’identifier des facteurs ayant contribué à produire des résultats
divergents, positifs et négatifs. 220
Une analyse statistique à partir de 32 études antérieures impliquant 4 418 familles a permis de constater
une différence significative sur le plan du bien-être et de l’adaptation psychologiques entre les survivants
de la deuxième génération de l’Holocauste et les membres des groupes de référence participant à
chacune des études. Dans le cadre de ces efforts de recherche, les survivants de la deuxième génération de
l’Holocauste ne se sont pas adaptés aussi bien selon l’évaluation de l’état général de santé mentale, celle
en fonction de l’état de stress post-traumatique et, d’une façon moins importante, suivant les symptômes
de psychopathologie. Grâce à cette méta-analyse on a fait une constatation importante, notamment
que la façon de faire le recrutement des participants changeait les résultats. Des échantillons recrutés
au hasard à partir de la population juive au complet provenant de nombreux quartiers ou à partir
d’un registre de la population n’ont manifesté pas plus de symptômes que des groupes de référence.
Par contre, dans le cas d’échantillons recrutés par le biais de rencontres de survivants de l’Holocauste,
de contacts personnels ou des annonces, il y a eu plus de symptômes de stress que chez les groupes
de référence composés de non-survivants. On peut ainsi avancer l’idée que des survivants ayant des
problèmes non résolus liés à leur histoire sont plus portés à chercher du soutien auprès de groupes
d’entraide, à vouloir obtenir un traitement clinique ou à participer à une étude de recherche. Leurs
enfants semblaient être plus susceptibles d’être affligés par le SSPT provoqué par un traumatisme
dans leur propre vie. D’autres constatations ont indiqué que le traumatisme vécu par la deuxième
génération était plus évident chez la progéniture de deux (plutôt que de seulement un) survivants de
l’Holocauste et il était aussi plus manifeste chez des groupes stressés par des maladies physiques ou
psychologiques graves comme les troubles/anxiété des troupes au combat ou le cancer du sein. 221
Des Survivants ayant une dépendance à l’alcool ou un problème de toxicomanie ou de maîtrise de la
colère sont définitivement prédisposés à perturber le développement et l’adaptation à la vie chez leurs
enfants et d’autres membres de la famille. Le moyen selon lequel le traumatisme est transmis à travers
les générations peut également être bien insidieux. Des parents qui revivent leur propre traumatisme,
qui remédient à leurs souffrances en se murant dans l’insensibilité émotionnelle ou en se détachant de
la réalité ne peuvent pas aider leur enfant à développer un sentiment raisonnable de sécurité. Si l’enfant
(au sein d’une telle famille) affronte des crises dans un processus normal de développement, ses parents
en détresse seront impuissants ou ne seront pas prêts à aider leur enfant à bien comprendre ce qui
lui arrive. Des parents perturbés par un état de stress post-traumatique (SSPT) ont du mal à donner
l’exemple d’un sentiment d’identité solide, d’autonomie et d’un bon équilibre affectif (psychologique),
ce qui peut par conséquent nuire aux progrès du développement de leur enfant. 222
La connaissance et les inférences qui peuvent être dégagées des études sur l’Holocauste ont une
pertinence en fonction de notre compréhension des répercussions intergénérationnelles de l’expérience
vécue au pensionnat. Tout d’abord, la résilience de certains, peut-être même d’un grand nombre, de
survivants de traumatismes graves les habilite à protéger leurs enfants, prémunissant ceux-ci contre
le danger de symptômes qui correspondent au SSPT. En deuxième lieu, l’intensité et la durée de l’état
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