Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

3.3.6 Planification de la relève
volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre trois
Même au moment où le conseil d’administration essayait d’obtenir auprès du gouvernement fédéral une
approbation lui permettant de prolonger la durée de l’organisation au-delà des quatre années prévues
pour l’octroi des subventions et d’obtenir une période supplémentaire de six ans pour liquider les fonds
et assurer le suivi des projets, il anticipait sa fermeture stipulée dans l’accord de financement. Dans
ses communications avec les collectivités, la FADG a toujours tenu à souligner la durée limitée du
programme de financement. On a demandé à tous les projets ayant fait une demande de financement
pour répondre au besoin communautaire d’examiner la façon dont ils pourraient assurer la durabilité
de leur initiative lorsqu’ils ne disposeraient plus du financement de la FADG et d’en faire état.
Dès le début, le conseil d’administration a reconnu que la prise de conscience, la sensibilisation des
Survivants aux séquelles des abus physiques et sexuels subis dans les pensionnats ouvriraient la porte
à des souvenirs et à des souffrances qui ne pourraient pas facilement se résorber dans un court délai.
Le montant initial de 350 millions $, bien que substantiel, ne serait pas suffisant pour venir à bout
des répercussions considérables, profondes, sur des générations ayant été victimes de violence dans les
pensionnats. Les effets des traumatismes et des carences affectives causées par la privation d’affection,
d’attention, se sont répercutés dans les collectivités par le réseau familial et ils se sont reproduits,
se sont fait sentir sur des générations successives. Même en gagnant l’inclusion des répercussions
intergénérationnelles (lors des négociations initiales), une grande partie des conséquences, dont des
conséquences culturelles, émotionnelles et spirituelles, ont été exclues du mandat du programme de
guérison.
Pour toutes ces raisons, la FADG a commencé peu après son établissement à explorer la possibilité
de créer un organisme caritatif qui poursuivrait les efforts de guérison entrepris par la FADG, un
organisme bénéficiant de peu de restrictions quant à sa portée et à la durée de son œuvre. En 2001,
la Fondation autochtone de l’espoir a été enregistrée comme organisme sans but lucratif pour obtenir
l’appui du secteur privé et de particuliers ayant à cœur l’avancement de la démarche de guérison liée aux
séquelles des pensionnats. La première initiative importante de l’organisme caritatif a été de s’associer
à la FADG et à Bibliothèque et Archives Canada 52 pour effectuer des recherches et organiser une
exposition de photos intitulée Que sont les enfants devenus? L’expérience des pensionnats autochtones
– Guérison des séquelles des pensionnats.
De la création de la FADG en 1998 à la rédaction du présent rapport en 2005, le délai d’exécution
imposé à la FADG pour accomplir ses activités de financement a posé des problèmes. Il a été une
continuelle source d’irritation pour les collectivités qui ont perçu la FADG comme exécutant,
appliquant des mesures de contraintes pour le compte du gouvernement, voire même la source de ces
espérances ou prévisions déraisonnables voulant que la guérison ou la résolution des traumatismes
accablant des générations se fasse en deux ou trois ans à l’aide d’activités de projets. Le conseil
d’administration et les membres de la direction ont consacré un temps considérable et beaucoup
d’efforts à faire des revendications, des propositions détaillées, dans le but de desserrer l’étau de la
brève échéance, mais tous leurs efforts ont échoué.