Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

6.4 les survivants agissant à titre de guérisseurs
volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre six
Les évaluations et la recherche axée sur les pratiques de guérison prometteuses nous révèlent
l’importance du nombre de Survivants des pensionnats qui ont indiqué la voie à suivre, ont assumé la
direction dans la démarche de guérison en remplissant les fonctions d’initiateurs de projets, de membres
du personnel, de travailleurs à l’entraînement, de bénévoles, de membres de conseil d’administration,
d’Aînés et de conseillers. En tenant compte des 467 projets ayant répondu aux enquêtes nationales,
d’anciens élèves des pensionnats ont constitué 25 pour cent des participants aux projets de guérison et
32 pour cent des participants aux projets de formation. Parmi les personnes affligées des répercussions
intergénérationnelles, ils ont représenté 49 pour cent des participants à la guérison et 64 pour cent de
ceux à la formation. Pour ce qui est des réponses au QIP relatives à la question sur l’objectif poursuivi
en participant (n=1 281), 19 pour cent ont répondu qu’ils voulaient aider d’autres Survivants, la
même proportion que celle des personnes visant l’acquisition d’habiletés d’adaptation (se reporter au
chapitre 4).
La recherche sur les pratiques de guérison prometteuses a permis de faire la comparaison entre les
étapes de la démarche de guérison rapportées par les projets financés par la FADG et les phases
du cheminement de guérison identifiées dans la documentation se rapportant au traitement de
traumatismes. Ces résultats ont indiqué que les trois étapes distinctes mais entretissées du traitement
de traumatismes, l’établissement de la sécurité, la remémoration ou le souvenir et le travail de deuil et
le rétablissement des liens avec les autres, sont similaires; cependant, dans le cas des Autochtones, au
moment des étapes préliminaires de la démarche de rétablissement, ils expriment leur intention de
rendre la pareille, de redonner à leur famille et à leur communauté un peu de ce qu’ils ont reçu, et de
venir en aide aux autres personnes engagées dans la démarche de guérison. Les cercles de guérison,
les célébrations culturelles et les engagements à titre de bénévole fournissent bien des occasions aux
participants d’aller et venir entre les rôles d’aidant et de client. En fait, les membres des équipes ont
souvent constaté que leur engagement dans le traitement des problèmes des clients ou dans le cadre
de la formation avait contribué à ce que leur propre besoin de guérison fasse surface (se reporter au
chapitre 5).
Dans le cadre des affaires judiciaires visant l’obtention de mesures de réparation et celui des travaux de
recherche sur les conséquences de la violence faite aux enfants, les problèmes liés au bon fonctionnement
de la personne sont presque généralement le centre d’intérêt. Sans vouloir atténuer les conséquences
destructives des abus physiques, sexuels, émotionnels et spirituels subis dans les pensionnats, les
projets ont fourni des indications probantes que les Survivants se situent à différentes étapes du
recouvrement de leur dignité et de leur mieux-être. Des Survivants qui ont un sentiment d’identité
solide, dont l’identité autochtone est bien établie, qui donnent l’exemple d’habitudes de vie saines,
s’avèrent des guérisseurs des plus efficaces et éminemment recherchés. C’est se montrer injuste envers
les Survivants que de les stéréotyper en les considérant comme des bombes prêtes à exploser, des
personnes susceptibles à n’importe quel moment de se faire du mal ou de blesser quelqu’un de leur
entourage. 205 Certains de nos chefs de file les plus éminents dans la communauté autochtone sont des
Survivants des pensionnats.