Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre trois
L’annonce du fonds de guérison en janvier 1998 a soulevé de grandes espérances qui étaient aussi
associées au sentiment général chez les Survivants et leurs descendants qu’ils y avaient droit. La
constatation que ce fonds n’était pas ce qu’ils avaient espéré ou ce dont ils avaient besoin a suscité
dans bien des cas tout un mouvement de ressac avec lequel la FADG a dû composer dès ses débuts.
La principale décision du conseil d’administration établissant l’attribution de financement aux projets
en s’appuyant sur le principe du mérite, et non pas en adoptant la méthode rigide de répartition
de ressources par région ou une formule de financement quelconque, a contribué encore plus au
déferlement. L’approche privilégiée pour la répartition des fonds voulait dire que des projets bien
planifiés obtiendraient du financement alors que les autres n’auraient rien. Les collectivités de Premières
Nations, tout particulièrement, étaient habituées à cette époque que les décisions en matière de
financement consistaient à ce que tout le monde obtienne un montant égal, généralement insuffisant,
qui pourrait être augmenté en recourant à l’influence politique et au lobbyisme. Établir un climat et
des relations de confiance entre la FADG et les demandeurs/récipiendaires de financement éventuels
a constitué tout un défi pour le conseil d’administration et le personnel.
[traduction] La FADG met beaucoup trop l’accent sur la satisfaction aux exigences de
l’accord de financement et pas suffisamment sur les besoins des Survivants.
Participant, Rencontre régionale de la FADG à
Toronto, le 14 octobre 1999
[traduction] Comme on vient d’une communauté isolée, on n’a pas encore essayé de préparer
une proposition. On a entendu dire qu’il y a des propositions qui sont rejetées, renvoyées; on a
peur d’être encore une fois rejetés. Je ne sais pas comment on peut aider ces personnes moins
privilégiées qui n’ont pas ces compétences dans leur communauté.
3.3 un conseil d’administration : une équipe de travail
Participant, Rencontre régionale de la FADG à
Winnipeg, le 12 octobre 2000
Les 17 membres siégeant au conseil d’administration ont apporté tout un bagage de longues expériences
de service auprès des collectivités; dans le cas d’un jeune membre nommé au premier conseil, elle a
apporté au conseil la confiance de ses pairs [les jeunes] en sa volonté et en sa capacité de témoigner
en leur faveur. Pour les collectivités autochtones, établir sa crédibilité comme dirigeant ou comme
représentant (porte-parole) repose sur la qualité des relations qu’on a développées autant que sur ses
compétences; c’est pourquoi, en ce qui a trait aux membres du conseil d’administration, le fait qu’ils
avaient un bon réseau de relations auquel ils ont eu recours s’est avéré déterminant dans l’efficacité
de leur action commune et l’accomplissement de leur tâche. La plupart des membres du conseil
d’administration ont fréquenté un pensionnat ou ont des membres de leur famille qui l’ont fait. Ils
ont été émotionnellement touchés par les problématiques au sujet desquelles ils ont été appelés à
prendre des décisions; de plus, ils étaient bien conscients des incidences positives ou négatives que