Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

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volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre sept
guérison graves n’ont pas été comblés, ce qui contribue à entretenir une position d’infériorité relativement
à l’état de santé physique et mentale, au niveau de la scolarisation et au développement économique. Les
séquelles de la violence commise dans les pensionnats sont la véritable cause de la perturbation ou du
dysfonctionnement de la famille et de l’effondrement des réseaux de soutien communautaire. Au cours
de ces six ans d’efforts réfléchis, la FADG a permis à des dizaines de milliers d’Autochtones de rompre
le silence et l’isolement, de commencer leur démarche de guérison en confrontant leurs souvenirs, et
d’entrer en communication avec les autres en vue de rétablir des liens affectifs et spirituels. Les efforts de
guérison sont bel et bien amorcés, mais il reste beaucoup à faire.
La FADG a créé un climat de confiance au sein de la collectivité autochtone, en ce sens qu’elle était
là pour encourager et appuyer l’esprit d’initiative des Autochtones. Cette organisation a atteint cet
objectif en adoptant une vision, une mission et des valeurs inspirées par les orientations provenant
des personnes qui ont été, au premier chef, les plus affectées par les séquelles des pensionnats. Le
conseil d’administration et le personnel se sont rigoureusement conformés aux valeurs établies; ils
se sont constamment rendus disponibles et se sont montrés responsables de leurs activités devant
les personnes desservies. En s’inspirant de la terminologie moderne, on peut soutenir que la FADG
a reconstitué un fonds énorme de capital social qui a suscité un investissement sans précédent de
ressources humaines et d’énergies mises au service de la démarche de guérison dans les collectivités
autochtones. La FADG représente les intérêts des personnes de Premières Nations, métisses et inuites
et elle a des relations bien établies avec les corps politiques représentatifs. Nous avons instauré des
relations de travail constructives avec les Églises associées au fonctionnement des pensionnats dans
le but d’explorer des moyens de réconciliation. Désormais, des options de choix sont à notre portée :
tirer profit des investissements faits à ce jour ou voir la confiance se dissiper, des relations de travail
saines se dégrader, et des capacités nouvellement développées être détournées vers d’autres fins.
L’expérience et la compétence de l’organisation de la FADG et de son réseau national doivent être
conservées, compte tenu du fait qu’il n’y a pas d’organisme analogue pouvant assumer le leadership du
traitement des effets cumulatifs du traumatisme historique collectif dont la violence commise dans
les pensionnats ne constitue qu’un des éléments. Il s’agit d’un nouveau champ en matière d’activité
thérapeutique pour lequel le personnel des services sociaux traditionnels n’est pas formé, n’est pas
sensibilisé, prêt à intervenir de façon appropriée. En fait, les demandes de formation consistent à doter
le personnel de compétences thérapeutiques au sein de leur collectivité et de leur milieu culturel, plutôt
qu’à sortir les aidants de leur environnement pour qu’ils deviennent des spécialistes.
La qualité de l’exercice professionnel (des pratiques) de la FADG en tant qu’entité constituée et en tant
que réseau de projets locaux en a fait un partenaire très apprécié comme complément des organismes
communautaires. En raison de sa taille modeste et de sa souplesse, elle a été en mesure d’intervenir
en prenant des initiatives novatrices et en comblant les lacunes, alors que dans le cas de services
plus centralisés, de structures bureaucratiques qui veulent réorienter leurs efforts, la démarche peut
nécessiter des années.
La FADG a réussi à se frayer un chemin entre l’univers culturel des collectivités autochtones et le
contexte organisationnel des programmes gouvernementaux. Cette organisation a continué d’assumer