Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

chapitre quatre
Participation au cheminement de guérison
Les données de l’évaluation ont permis d’identifier des tendances particulièrement importantes dans la
gestion de la progression ou de l’essor et de l’amélioration de programmes. Au sein de chaque projet, il
semble exister cependant de grandes différences entre les personnes et leur attitude face aux initiatives
de guérison : tandis que certaines d’entre elles atteignent rapidement les objectifs fixés, ce n’est pas
le cas pour d’autres. Il n’est pas possible de dégager clairement les raisons de ces différences entre
ces groupes. Le seul indice valable à ce propos est que les interventions appliquées à l’heure actuelle
semblent convenir et répondre aux besoins des femmes et des personnes affectées par les répercussions
intergénérationnelles, celles-ci représentant la majorité des participants, alors qu’une approche
différente serait peut-être nécessaire pour les Survivants plus âgés, les enfants et les hommes.
Il y a également des différences au sein des communautés et entre les collectivités elles-mêmes, certaines étant
prêtes à s’attaquer aux séquelles des pensionnats et capables de faciliter les efforts en ce sens, alors que d’autres
ne le sont pas. Des stratégies ont été élaborées pour démanteler les murs du déni et de la résistance, mais
les projets sont parfois dépassés par la demande croissante de services. Ils réclament des outils permettant
d’identifier les besoins et de bien arrimer les services aux participants pour qui les compétences et les services
disponibles au sein des projets sont suffisants et répondent à leurs besoins. Même si on a recours à des
consultations et à des aiguillages auprès de professionnels et de services non autochtones, il y a encore beaucoup
de scepticisme à l’égard de leur capacité à évaluer les besoins des Survivants et à y répondre adéquatement.
La stratégie qu’on favorise et qu’on adopte pour faciliter l’étape suivante du cheminement de guérison des
collectivités et la rendre active consiste à augmenter la taille de l’équipe de guérison communautaire et à offrir
des possibilités de formation à ses membres afin qu’ils puissent répondre aux besoins complexes et graves.
Les communautés qui en sont à leurs débuts dans la démarche de guérison des séquelles des pensionnats ont
besoin de disposer de moyens éprouvés pour attirer les personnes réticentes, pour diffuser les informations
et sensibiliser le public aux séquelles des abus physiques et sexuels commis dans les pensionnats.
Documentation, histoire et mise à l’honneur des survivants
Raconter l’histoire des Survivants et la documenter, de même que mettre ceux-ci à l’honneur et leur
redonner du prestige auprès du grand public, constituent une méthode efficace de mettre fin au déni et à
la résistance et d’amener les gens à se souvenir et à faire un certain deuil, ce qui représente une première
étape essentielle dans une démarche de guérison. Le fait que des projets aient collaboré pour amasser de
la documentation et faire un cursus a abouti à la production de documents qui, une fois diffusés par le
biais des écoles, des sites historiques et des médias, peuvent créer un effet de vague général et durable de
nature à accroître la sensibilisation de l’opinion publique et à établir un climat propice où la démarche de
guérison peut s’opérer. Fait à souligner, c’est l’efficacité des interventions des Survivants venant en aide à
d’autres Survivants et la motivation de ceux ayant progressé dans leur cheminement de guérison à élargir
leur influence qui contribuent également à l’avancement des autres dans leur propre démarche.
volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être