Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre deux
ces écoles ont passé sous l’administration du gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.
En 1969, le gouvernement du Canada a mis fin à son partenariat avec les Églises concernant la gestion
des pensionnats et il a adopté une politique visant le démantèlement de ce régime. 10 Entre les années
1800 et les années 1990, plus de 130 résidences ou établissements, écoles industrielles et pensionnats
administrés par des Églises, ainsi que des résidences dans le Nord, ont existé à un moment ou l’autre,
leur nombre atteignant 80 au moment de leur apogée en 1931. 11 À l’annexe C, on présente une liste de
ces pensionnats. Le dernier d’entre eux, le Gordon Residential School en Saskatchewan, un pensionnat
administré par le fédéral, a fermé ses portes en 1996. 12
2.2.2 Objectifs, méthodes et répercussions
L’établissement du régime des pensionnats qui visait les enfants des Premières Nations, des Métis
et, plus tard, des Inuits a été fondé sur la prémisse que les Autochtones devaient être libérés de leurs
coutumes, de leur mode de vie de « sauvages », afin de les rendre capables de survivre dans une société
moderne. On supposait que les adultes autochtones ne pourraient pas subir une transformation
aussi radicale de leur façon d’être et de leurs mœurs; c’est pourquoi on a changé de politique et décidé
d’éduquer et de former les enfants. La politique des pensionnats avait trois volets : séparer les enfants
autochtones de leurs parents et les soustraire à leur influence et à celle de leur communauté; resocialiser
les enfants en leur inculquant les valeurs, les croyances et les habitudes de la société coloniale; les
intégrer à la fin de leurs études dans le monde non autochtone. 13 Pendant la durée du régime des
pensionnats, la société canadienne n’a contesté ni leur raison d’être, ni les effets supposément bénéfiques
du programme. Pour la plupart des Autochtones l’expérience vécue au pensionnat a été considérée
comme une situation de violence en elle-même, fondamentalement traumatisante, même dans les cas
où le personnel du pensionnat faisait preuve de bienveillance à leur égard et où les résultats sur le plan
des études ont été appréciés.
En février 2005, une personne témoignant devant le Comité permanent parlementaire sur les Affaires
indiennes et du Nord canadien a décrit la violence avec laquelle s’est faite la séparation des familles.
L’histoire de Flora Merrick est relatée dans l’encadré ci-après. Flora Merrick a demandé dans le cadre
du mode de règlement des différents une compensation pour les souffrances et la peine éprouvées; elle
a obtenu un dédommagement dérisoire qui a fait l’objet d’un appel par le gouvernement et elle s’est
par la suite enregistrée dans une action collective intentée par un groupe de demandeurs.