Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

chapitre six
Mappage du cheminement de guérison : implications sur le plan de la
politique et de la procédure
6.1 introduction
La rédaction de ce rapport se fait à un moment critique de la démarche de guérison axée sur le traitement
des séquelles des abus subis dans les pensionnats. En effet, la période de quatre ans allouée pour
distribuer le fonds de 350 millions $ majoré des intérêts a pris fin; l’ensemble des fonds provenant de
cette subvention unique ont été engagés, les projets pluriannuels se terminant en 2006-2007. De plus,
la FADG a mis en application une stratégie provisoire de fin de mandat aboutissant à la fermeture
de ses portes en mars 2008. Quant à la subvention intérimaire de 40 millions $, une disposition
conjoncturelle et temporaire permettant au gouvernement d’approfondir sa réflexion visant la résolution
des questions liées aux pensionnats, elle a donné le moyen de prolonger 91 projets actuellement en
cours, mais elle n’a pas modifié la planification de clôture des opérations.
La démarche de guérison des Autochtones articulée autour des séquelles des abus dont ceux-ci ont
été victimes dans les pensionnats n’a pas commencé par l’établissement de la FADG et elle ne se
terminera pas à la fermeture de la Fondation en 2008, peu importe les décisions prises au moment
de sa dissolution ou de son renouvellement. Quoi qu’il en soit, l’investissement stratégique dans
la guérison communautaire pendant les six ans qu’a duré le premier mandat a permis de mettre à
jour l’ampleur et la gravité des besoins de guérison qui paralysent encore un nombre incalculable de
personnes et de collectivités.
Des comptes rendus provenant des projets et des collectivités confirment que de nombreux participants
ayant bénéficié des activités de guérison sont loin de leur objectif et ont à peine commencé leur
cheminement, alors que bien d’autres n’en sont rendus qu’à l’état de préparation nécessaire pour
s’engager dans leur démarche personnelle.
Le fait d’avoir eu la possibilité de concevoir et de gérer des activités de guérison adaptées à la réalité
culturelle a dégagé énormément d’énergie dans les rangs des Autochtones, chez les Autochtones,
particulièrement chez les personnes survivantes et celles ayant subi les contrecoups des répercussions
intergénérationnelles des pensionnats. Ainsi qu’il est rapporté sommairement dans les chapitres 4 et 5
précédents et de façon plus approfondie dans les volumes ll et lll, des efforts de collaboration visant à
faire ressortir l’efficacité de la démarche et les réalisations ont donné lieu à l’acquisition de connaissances
novatrices sur la façon dont la guérison autochtone est vécue et facilitée.
Le présent chapitre prolonge cette démarche de réflexion en établissant des indicateurs significatifs
que les praticiens, les décideurs et les organismes d’aide peuvent suivre s’ils prêtent leur appui aux
Autochtones dans les prochaines étapes de leur démarche de guérison. Ce chapitre s’ouvre sur un
examen des dimensions de traumatisme et de résilience (ou de ressort psychologique) dans le but
de souligner que, même si l’ensemble des Survivants ont souffert des atteintes à leur identité, de la
dépossession de leurs attributs identitaires, nombreux parmi eux ont fait preuve d’une remarquable
capacité de résistance ou de résilience. La section suivante traite de l’émergence des Survivants devenant
volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être