Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

chapitre quatre
4.9.1 Étape un : la démarche commence
À la première étape de la guérison communautaire, un groupe central de personnes s’engagent dans un
processus de guérison individuelle et elles établissent des réseaux d’entraide alors qu’elles cherchent de
l’aide pour remédier à des problèmes, notamment les efforts pour se sortir d’une dépendance. Comme
les Survivants et les membres de leur famille retracent l’histoire de leur famille, ils commencent à
comprendre de quelle façon la fréquentation du pensionnat les a marqués. On parle plus ouvertement
du pensionnat et de plus en plus de gens révèlent les abus physiques et sexuels qu’ils ont subis. On
organise des cérémonies qui mettent à l’honneur les Survivants et d’autres événements commémoratifs,
ainsi que des célébrations culturelles qui deviennent un centre d’intérêt permettant d’affirmer les valeurs
de la communauté. Ces indicateurs, envisagés dans leur ensemble, démontrent que la communauté
s’ouvre à la possibilité d’un avenir plus prometteur.
Il est juste d’affirmer que les collectivités et les organisations qui ont présenté une demande et ont obtenu
du financement de la FADG avaient commencé leur démarche de guérison. Elles avaient reconnu la
nécessité de prendre des mesures et déterminé une approche ou un plan d’action. Les demandeurs
doivent en effet démontrer de quelle façon ils prévoient aborder les séquelles des pensionnats en faisant
valoir une planification détaillée et des plans d’évaluation, des partenariats éventuels accompagnés
de lettres d’appui, ainsi que la façon dont ils prévoient rendre compte de la gestion du projet à la
communauté. Au moment des trois enquêtes nationales, on a identifié comme réservoir de possibilités
de réponses un total de 725 organisations différentes. Le troisième questionnaire d’enquête a été posté
à 447 organisations responsables de projets fiancés en 2004 et il a permis d’obtenir 209 réponses. De
ce nombre, 63 pour cent des répondants provenaient de communautés qui, pour la première fois,
s’attaquaient aux séquelles des abus physiques et sexuels commis dans les pensionnats; 86 pour cent
des répondants avaient constaté un accroissement des demandes de services provenant de gens ayant
un besoin de guérison et 58 pour cent identifiaient une augmentation des services communautaires
particulièrement adaptés aux Survivants et à leur famille. Dans le cadre de la même enquête, 90 pour
cent des répondants ont rapporté une hausse de la participation à la guérison, 74 pour cent notaient
une fréquence accrue de divulgations liées à de mauvais traitements physiques et 68 pour cent faisaient
remarquer que le nombre de révélations d’abus sexuels avait augmenté.
Même si les projets devaient éviter le chevauchement de services offerts par d’autres prestataires, ils
pouvaient toutefois offrir un service visant à combler des lacunes. C’était précisément la situation de
deux des treize études de cas, notamment l’initiative pour les jeunes de la Première Nation Big Cove,
la Big Cove First Nation Youth Initiative (Nouveau-Brunswick), et celle de Two-Spirited Youth Project
(Colombie-Britannique) qui ont élargi les possibilités offertes dans le cadre de la guérison pour
inclure les jeunes, ainsi que les personnes homosexuelles et lesbiennes, qui n’étaient pas desservis par
les services déjà offerts. Les comptes rendus des enquêtes et les études de cas recensent un nombre
plus élevé de femmes chez les participants, indiquant que les femmes constituent le noyau central
d’initiateurs du mouvement qui généralement a ouvert la marche à la première étape de la guérison
communautaire. L’expérience des Métis de Willow Bunch montre bien la résistance qui est fréquente
lors de la première étape de guérison.
volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être