Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

chapitre trois
La situation des Métis est unique. Leur fréquentation des pensionnats n’est pas bien établie au moyen
de documents officiels. Les dirigeants des Métis ont récemment appelé l’attention du public sur le fait
qu’on n’a pas reconnu leur participation au régime des pensionnats, ce qui a eu des incidences sur leur
accès aux services de guérison. L’extraordinaire accroissement de la population des Métis, passant de
139 400 personnes en 1991 61 à 292 310 en 2001, 62 peut également être l’indication que les statisticiens
et les décideurs n’ayant auparavant pas relevé des nombres élevés de Métis passés inaperçus en tiennent
maintenant compte. La nature particulière des projets des Métis dont nous traitons au chapitre 4 du
présent volume indique que les préoccupations et les besoins de cette population autochtone sont
axés principalement sur le développement de la conscience communautaire et sur la reconquête de
l’histoire des Métis.
L’expérience vécue par les Inuits sous le régime des pensionnats est distincte de celle que les Premières
Nations et les Métis ont faite. D’abord les pensionnats ont été implantés plus tard dans le Nord, ce
régime étant devenu en 1955 un programme fédéral au moment où le gouvernement fédéral a adopté
une politique en matière d’éducation s’adressant aux Inuits et où il a établi un partenariat avec les
Églises qui avaient jusque là assuré le fonctionnement des écoles des missions. Ce système éducatif
comprenait des résidences desservant des élèves provenant de localités ou de régions, de même que
des institutions plus grandes dans des centres comme Churchill, Manitoba, Yellowknife, Territoires
du Nord-Ouest et du Nord du Québec. 63
Prendre contact avec les Survivants inuits, leur diffuser des informations, a constitué tout un défi
pour la FADG. La configuration du Grand Nord est composé de petits établissements dispersés,
accessibles seulement par la voie des airs, ce qui pose un problème pour la diffusion de l’information.
En plus, la plupart des Survivants inuits des pensionnats ne parlent que l’inuktitut. Le Nunavut
Social Development Council, au moment où il fonctionnait, a aidé à faciliter les communications
entre la FADG et les parties intéressées. Les rencontres régionales où le conseil d’administration et
le personnel de direction ont fait rapport aux Survivants et aux collectivités ont eu lieu à Iqaluit en
2000 et en 2003, et à Inuvik en 2002. Dans le but de s’assurer que les Survivants et les personnes
ayant subi des répercussions intergénérationnelles obtiennent de l’information pertinente et à propos
au sujet des ressources et des activités de la FADG en inuktitut, des équipes de trois personnes ont
fait deux tournées en 2001 et 2002 pour réussir à joindre 11 collectivités inuites au Nunavut, dans
les Territoires du Nord-Ouest et à Nunavik. La contribution des membres inuits siégeant au conseil
d’administration et du personnel inuit de la FADG au rayonnement de l’organisation auprès des Inuits,
à la prise de contact et aux communications avec cette population, a été très précieuse.
La FADG a mis en application toute une série de mesures pour favoriser une participation accrue des
collectivités inuites, notamment un fonds réservé uniquement aux Inuits; la modification des dates
limites des demandes pour compenser la difficulté associée aux communications, l’augmentation de la
limite à 75 000 $ de financement annuel dans le cadre des approbations à l’interne du processus accéléré,
l’assurance du soutien offert par les CSC ciblant les collectivités inuites, de même que l’organisation
de séances d’information pour la préparation de propositions dans les collectivités inuites avec l’aide
de traducteurs et d’interprètes en langue inuktitut. La FADG a eu également parmi son personnel à
Ottawa une personne parlant inuktitut, un traducteur.
volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être