Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

annexe s
et éloignés où résident le plus souvent les Autochtones, les dépenses de santé peuvent être moins
élevées, non pas que les besoins sont moins grands, mais parce que moins de services sont offerts
par comparaison aux centres urbains. Cela dit, un nombre croissant d’Autochtones vivent dans
des centres urbains. Il faut aussi se rappeler que le coût de la prestation des services en milieux
ruraux et éloignés est plus élevé. Tout compte fait, les dépenses des soins de santé par habitant
des victimes d’abus chez les Autochtones sont susceptibles d’être au moins aussi élevées que le
coût correspondant chez les non Autochtones et, sans doute, risquent-t-elles d’être beaucoup plus
élevées. C’est particulièrement ce qui se produit si on tient compte des dépenses fédérales (p.ex.
les Services de santé non assurés et d’autres programmes de santé fédéraux) pour les Autochtones,
ce qui n’a pas été pris en considération dans l’analyse de la Commission du droit. Par conséquent,
les hypothèses de Bowlus et coll. se rapportant aux coûts liés aux soins de santé sont envisagées
comme une sous-estimation des coûts véritables par habitant des services de santé liés à la violence
dans les pensionnats;
• Perte de revenu pour les adultes survivants de la violence. L’étude de Bowlus et coll. rapporte un
montant de 3 178 $ per annum d’écart relatif au revenu moyen des Survivants de la violence subie
dans l’enfance. Par rapport aux victimes autochtones de la violence, il y a des facteurs influant sur
l’estimation, ce qui contribue à la fois à trop la diminuer et à trop l’augmenter. Les Autochtones
ont une participation plus faible au marché du travail et leur revenu moyen est beaucoup plus bas
que celui de la population générale. Par conséquent, la réduction du revenu, si comparée à celle de
la population générale, est moins importante. Toutefois, il n’y a pas de doute que certains de ces
cas de revenus réduits sont directement attribuables aux séquelles des pensionnats et il semble
raisonnable de considérer également que les répercussions des pensionnats ont influé sur les revenus
des Autochtones de bien des façons indirectes. À titre d’exemple, chez les Autochtones, le taux
de suicide est beaucoup plus élevé, de même que la fréquence de grossesse chez les adolescentes,
le nombre de bébés ayant un poids insuffisant à la naissance, les cas de SAF, d’incarcération, de
problèmes de santé graves et chroniques. Chacune de ces conditions (état ou situation) est tenue
pour un effet des séquelles des pensionnats et chacune d’entre elles contribue largement à la perte
du potentiel de revenu. Par exemple, ceux qui se suicident renoncent aux revenus de toute une vie.
Les Autochtones qui sont emprisonnés ne produisent aucun revenu et ils ne progressent pas dans
leurs études, ne font pas d’expériences susceptibles de les amener à obtenir un emploi comportant
une rémunération plus élevée. Quant aux personnes ayant des problèmes de santé graves, elles
sont dans l’incapacité de conserver un emploi lucratif. D’un point de vue économique, les pertes
de revenus de toute une vie en raison de toutes ces conditions (situations) sociales et économiques
sont énormes. Sans procéder à une vaste analyse, il est impossible de déterminer jusqu’à quel point
l’estimation de la perte de revenus chez les non Autochtones se compare aux pertes encourues par
les Survivants des pensionnats. Cependant, pour les besoins de la présente analyse, l’estimation
est considérée comme raisonnable et probablement prudente;
• Coûts personnels assumés par les victimes et leur famille. Ces coûts comprennent les dépenses
liées au déplacement et à la réinstallation, des coûts associés aux poursuites judiciaires, aux
médicaments et à d’autres traitements permettant d’affronter les conséquences de la violence, des
coûts pour l’autoprotection, de même que d’autres dépenses personnelles consacrées à des biens
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