Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

chapitre un
formulées par les personnes ayant été les plus affectées par ce régime. » 7 Dans la même veine, les
organisations autochtones ont prêté leur appui au besoin de guérison et à la pertinence de mettre
sur pied un organisme qui serait disposé à suivre les orientations données par les Survivants et
fonctionnerait indépendamment du gouvernement et du processus politique autochtone. Ni le
gouvernement fédéral, ni les dirigeants autochtones, n’avaient à cette époque une vision claire de la
nature, de la portée, des séquelles physiques, sociales, émotionnelles et spirituelles des abus commis
dans les pensionnats, des mesures pouvant favoriser la guérison et de l’orientation que les Survivants
donneraient à la FADG.
Il est bien vite devenu évident qu’il y avait une tension inhérente provoquée par le fait que d’une part,
les Survivants voulaient diriger leur propre démarche de guérison et que d’autre part, la FADG devait
oeuvrer à l’intérieur de limites établies en vertu de l’accord de financement, s’assurant ainsi la confiance
du gouvernement fédéral. La principale source de désaccord entre la définition par les Survivants du
besoin de guérison et les mesures ou interventions de la programmation visant à y répondre telles
qu’identifiées en vertu de l’accord de financement était rattachée aux effets néfastes et persistants de
la perte de la langue et de la culture dont ont été victimes les anciens élèves des pensionnats. Même si
les critères de financement n’empêchaient pas les projets des collectivités d’intégrer des éléments liés
à la culture et à la langue, la principale exigence ayant trait aux demandes de financement consistait
à donner un aperçu [traduction] « des objectifs du projet proposé, des activités prévues et des
résultats escomptés, relativement aux séquelles des abus physiques et sexuels subis dans les pensionnats, y
compris les répercussions intergénérationnelles » 8 (c’est nous qui soulignons). La tâche de la FADG, sous
l’égide de son conseil d’administration, consisterait par conséquent à orienter son action de manière à
appuyer et à respecter les initiatives communautaires tout en faisant preuve dans ses relations avec le
gouvernement de la circonspection, de la compétence et de la responsabilisation nécessaires.
1.3 Contenu du présent volume
Le chapitre 2 du présent volume décrit les démarches entreprises pour mettre sur pied et pour diriger
une organisation autochtone nationale ayant pour but d’appuyer des initiatives communautaires
axées sur la guérison. Nous avons suivi autant que possible le fil des politiques et des pratiques ou
modes de fonctionnement mis en place pour faire ressortir les valeurs autochtones dans la gestion
et le fonctionnement journalier et pour s’assurer que les fonds alloués seraient prudemment gérés et
affectés efficacement.
Le chapitre 3 donne un aperçu de l’établissement du programme inspiré par les premières consultations,
devenues un processus continu, avec les Survivants des pensionnats et les personnes affligées par les
répercussions intergénérationnelles. Les orientations obtenues lors des deux rencontres en 1998
avec les Survivants ont servi de fondement pour la préparation du premier appel de propositions
et pour l’établissement des critères d’examen ou de sélection des présentations de demandes. La
rétroaction provenant des collectivités, notamment les critiques au sujet des dates limites, du
traitement des demandes et de l’égalité d’accès, de même que des exemples de réussite, ont permis à la
FADG d’améliorer ses pratiques. Dans le synopsis général y sont décrits la structure et les processus
organisationnels auxquels on a finalement abouti.
volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être