Un cheminement de guérison : Le rétablissement du mieux-être

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volume i : un cheminement de guérison : le rétablissement du mieux-être
chapitre sept
les défis de la vie est encore plus amoindrie. Selon le sens large que les Autochtones appliquent à la
guérison, la démarche doit aller plus loin que la transformation des personnes pour englober également
la famille et l’organisation ou les systèmes communautaires. Pour parvenir à un mieux-être durable, il
faut instaurer l’harmonie sociale, des ressources économiques et une représentation politique.
La FADG a été établie et financée en tant qu’initiative d’une durée d’exécution déterminée, mandatée
pour appuyer la guérison communautaire des séquelles découlant des abus physiques et sexuels subis
dans les pensionnats. Voilà pourquoi l’effort de la FADG a été centré sur un des aspects de la guérison
communautaire. Pendant toute la période, de façon constante, les demandeurs de financement et les
participants aux rencontres régionales ont protesté contre l’orientation restreinte du mandat confié
à la FADG. Cela dit, les collectivités et les organisations ont tout de même répondu à l’invitation
de présenter des propositions conformément à la politique de financement en démontrant qu’elles
bénéficiaient de l’appui des Survivants et des communautés desservis et en cherchant à établir des
alliances et des partenariats avec des organismes et des organisations offrant des services connexes. Le
volume des propositions soumises au cours de la période de quatre ans (4 612) et le nombre de projets
lancés (1 346) sont révélateurs de l’ampleur du besoin des collectivités de s’attaquer à la problématique
des pensionnats et leur réceptivité, leur mobilisation.
Les projets de guérison axés sur les séquelles des pensionnats sont devenus un objectif de mobilisation
de l’effort communautaire. En outre, ces projets se sont fixés comme priorité de faire participer les
Survivants et d’employer des personnes autochtones. Résultat : 91 pour cent des membres du personnel
de ces projets occupant des emplois à plein temps sont autochtones et, parmi ce nombre, 32 pour
cent sont des Survivants. Des efforts bénévoles sont venus s’ajouter à ceux du personnel, un apport
estimé à 13 000 heures de service par mois en 2001. 253 Une fois par an, des rencontres menées dans
l’ensemble du pays, auxquelles étaient conviés les membres du conseil d’administration et des cadres
supérieurs, ont mobilisé les membres des communautés qui ont fait part de leurs critiques, de leurs
recommandations, et de plus en plus souvent, alors que la FADG était en régime de croisière, leur
appréciation de l’appui obtenu.
Les collectivités autochtones aux prises avec toute une série de problèmes comme le logement, la
santé, l’éducation et l’emploi ont généralement l’impression que le redressement d’une telle situation
dépasse la capacité des membres de la communauté. Bon nombre d’entre elles semblent s’en remettre
à des professionnels du domaine – enseignants, infirmiers ou infirmières et à des gestionnaires. Au
contraire, la démarche de guérison axée sur les séquelles des pensionnats constitue une entreprise à
laquelle les membres de la communauté s’intéressent, qu’ils prennent intensément à cœur, et au sujet
duquel ils peuvent intervenir et entrer en action. Ils se sont appropriés leurs projets de guérison et
ils ont travaillé de concert avec le personnel et le conseil pour influencer la FADG, pour lui donner
le cap, afin qu’elle s’adapte à leurs besoins. En misant sur les forces à l’échelon local, les collectivités
ont eu recours aux compétences existantes se rapportant au partage et au soutien/à la compassion à
l’égard des autres et elles ont sollicité de la formation pour devenir plus efficaces. Dans le cas où des
souffrances bien enracinées ont été dévoilées, elles ont fait appel à des spécialistes et à des services
spécialisés à l’extérieur de leur cercle.