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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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– le dépôt des pétroles Mory sur les quais,

– l'usine à gaz, près du Jardin d'essai, un peu à l'est de la ville,

– enfin le dépôt de liège d'Hussein-Dey en banlieue vers Maison-Carrée.

Pour ce dernier point, le responsable se fait « porter malade », coupant

court à toute velléité. Ailleurs, les incendiaires désignés, souvent un peu

apeurés, se débarrassent au plus vite de leurs charges. Celles-ci sont du reste

trop rudimentaires pour causer des dégâts importants. Parfois même les

mèches font long feu 3 . Bref, les bombes, qui ne sont guère que de gros

pétards, explosent sans grands résultats hormis à la Maison de la Radio, où

un léger incendie est vite maîtrisé.

En Mitidja, Rabah Bitah et Ouamrane mènent eux-mêmes l'action.

Bénéficiant de la complicité de deux gradés musulmans qui doivent ouvrir

des portes, ils pensent surtout récupérer de l'armement à l'E.R.M. de

Boufarik 4 et dans une caserne de Blida 4 . A Boufarik, des explosions

intempestives, destinées à faire sauter quelques ponceaux, donnent l'alarme.

Les phares des miradors trouent l'obscurité. Ouamrane se précipite,

récupère une dizaine d'armes et s'enfuit au plus vite. Ce n'est qu'un demisuccès.

A Blida, c'est l'échec sanglant. Rabah Bitah a trois tués et quelques

blessés. Devant la réaction française, il décroche lui aussi avec précipitation

vers l'Atlas blidéen et sa forêt, au sud. Du moins peut-il, en se retournant

vers la plaine, voir rougeoyer dans la nuit le dépôt de la Cellunaf à Baba-Ali

et une cave coopérative à Boufarik.

En Kabylie, Krim Belkacem, en dépit de sa connaissance du terrain et de

son implantation déjà ancienne, fait plus de fumée que de mal, même s'il

frappe partout avec un parfait synchronisme à minuit. Des coups de feu sont

tirés contre les casernes de gendarmerie à Tigzirt et Azazga. Bilan :

quelques impacts sur les façades. Des entrepôts de liège et de tabac

flambent à Bordj-Menaiel, Camp-du-Maréchal, Dra-el-Mizan, Azazga.

200 millions de dégâts, mais le colonialisme n'en mourra pas. A Dra-el-

Mizan, il y a toutefois un mort : un supplétif musulman, Harouir Ahmed

Ben Amar, tué par les rebelles.

Il reste l'Oranie, avec Ben M'hidi. Peu de choses ont été prévues faute

d'une véritable infrastructure. Deux fermes européennes sont attaquées dans

la région de Bosquet, au sud de Sidi-Bel-Abbès. Il y a là aussi un mort, un

fermier européen tué devant la gendarmerie de Paul-Cassaigne, dans le

même secteur. Courageusement, il venait donner l'alerte et débouche à

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