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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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Guelma, la wilaya II, Les Jumelles et Les Pierres-Précieuses, et le 22 avril

en finale. Le 1 er R.E.P. partira entraîné par son commandant en second.

Le 2 e R.E.P. partira, conduit par un trio de capitaines. Même ardeur au

combat et même fureur pour l'Algérie française. L'ultime baroud de l'O.A.S.

les retrouvera la main dans la main : Degueldre, Sergent, Godot,

d'Assignies du 1 er , Branca, Montagnon, Pouilloux, Bernard du 2 e .

Avant de quitter momentanément les paras – momentanément, car ils

sont pratiquement toujours présents au long de cette guerre – il faut

s'attarder un peu sur quelques-uns de ces hommes, colonels, commandants

de régiments parachutistes. Par leur ascendant personnel, par leur emprise

sur leurs hommes et sur les événements, ils s'intégrent à l'Histoire et la

vivent intensément en l'orientant parfois. Ils sont, dans les coulisses ou au

premier plan, des artisans du 13 mai 1958, du 22 avril 1961, ou de l'O.A.S.

Ils scellent l'engagement et la destinée de plus d'un de leurs subordonnés,

peut-être parfois involontairement. Il est parmi eux trois mousquetaires qui,

comme il se doit, sont quatre : Bigeard, Jeanpierre, Château-Jobert,

Buchoud.

Bigeard, c'est l'homme-sandwich de l'armée française. Bigeard, recto,

verso. Bien faire et le faire savoir. Il eût fait plus qu'un excellent publiciste 2 .

Mais quel homme de guerre ! Son métier de soldat, il ne le vit pas dans les

états-majors et les subtilités d'un tortueux Kriegspiel. Il a compris qu'être

soldat signifiait faire la guerre et savoir la faire. Alors il la fait, et bien. La

France. L'Indochine avec Dien-Bien-Phu en point d'orgue. L'Algérie

maintenant. Ses méthodes ne sont pas toujours orthodoxes. Il bouscule la

hiérarchie en amont comme en aval. Sur le terrain, il accroche directement

ses chefs de sections, court-circuitant les intermédiaires. Il est de l'avant,

toujours de l'avant. « Qui ose gagne. » Il a transformé à sa manière la fière

devise des S.A.S. « Croire et Oser ». Il croit et il ose. Autour de lui, en

termes militaires, on s'écrase. C'est Bigeard.

Jeanpierre, c'est le légionnaire avec sa force et sa droiture. Résistant, il a

été déporté et cette épreuve ne l'a pas empêché de repartir immédiatement

avec les meilleurs : les paras de la légion. Il saute sur la R.C.4 avec le 1 er

B.E.P. en octobre 1950. Du bataillon largué en détresse sur la colonne

retraitant de Lang Son et de Cao-Bang, ils ne sont rentrés qu'une poignée.

Jeanpierre était l'un des trois officiers ayant réussi, avec quelques

légionnaires, à rompre l'encerclement des Viets. En février 1955 il rentre

d'Extrême-Orient avec un nouveau B.E.P., reconstitué encore une fois, après

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