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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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« J'ai entamé le processus régulier nécessaire à l'établissement d'un

gouvernement républicain. Je compte que ce processus va se poursuivre.

J'attends des forces terrestres, navales et aériennes qu'elles demeurent

exemplaires... »

Pflimlin explose devant ce communiqué qui dénature la réalité des faits,

mais le démentir n'apporterait rien. Il est placé devant le fait accompli.

De Gaulle ne s'en tient pas là. Le plus officiellement du monde, il câble à

Salan :

« Veuillez m'envoyer dès que possible un mandataire militaire. STOP.

Il s'agit pour moi d'être informé de votre situation et de celle des forces

sous vos ordres. STOP. Il s'agit pour vous de recevoir communication de

ma manière de voir et de mes intentions dans la situation actuelle du

pays. STOP. Communiquez à l'amiral Auboyneau et au général Jouhaud

le texte de ce message qui vaut pour eux comme pour vous. STOP. Mon

cabinet se tient en contact avec le général Lorillot. STOP. Soyez assuré

de ma cordiale confiance. » Signé Général de Gaulle.

Déjà, le chef de l'Etat donne ses ordres.

Obtempérant immédiatement, Salan délègue à Colombey le général

Dulac, son chef d'état-major, qui sera immédiatement reçu. De Gaulle

s'informe de la situation réelle à Alger et s'inquiète du plan

« Résurrection ». Il juge les moyens engagés insuffisants, car il n'écarte pas

l'éventualité de l'action militaire devant la mobilisation des forces de

subversion de gauche. Il souhaite seulement, quant à lui, ne pas apparaître

tout de suite dans les fourgons de l'armée. Il veut demeurer l'arbitre, même

s'il se sert de la menace de l'intervention armée.

A gauche, chez les communistes surtout, on ne saurait approuver. C'est le

traditionnel appel au peuple devant ce qui est dénoncé comme le péril

fasciste. Le 28 mai dans l'après-midi, les manifestants s'étirent à Paris de la

place de la République à la place de la Nation. 120 000 ? 250 000 ?

500 000 ? Les chiffres reflètent les couleurs des éditorialistes. En tête du

cortège marchent ceux qui sont décidés à s'opposer au retour de De Gaulle :

Jacques Duclos, François Mitterrand, Pierre Mendès France.

Le pays va-t-il se déchirer et sombrer dans la guerre civile ? Les paras et

leurs alliés de tous bords intensifient leurs préparatifs. Le plan

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