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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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le sol desséché et caillouteux. Le 26 mars 1955, le 3 e B.E.P. décolle de

Philippeville et saute de Dakotas dans la région de N'gaous, à la corne nordest

du chott El-Hodna. Saut psychologique pour frapper les populations,

sans débusquer de rebelles. Nouveau saut en août au cœur de l'Aurès avec

deux compagnies. Des éclopés, aucun résultat tangible. L'expérience des

opérations aéroportées avec parachutage ne sera guère poursuivie même si

quelques largages opérationnels sont encore tentés de-ci de-là. En juin 1956

le 2 e B.E.P. saute en altitude sur le coupe-feu d'une ligne de crête kabyle au

sud de Djidjelli. Le pourcentage de casse est élevé et la chasse au rebelle n'y

gagne rien. Le 18 juin 1957 le 9 e R.C.P. larguera deux compagnies dans

l'Aurès pour boucler la cuvette de Sidi-Ali. Cette contribution ne sera pas

décisive même si elle n'est pas inutile. Il y aura toutefois un résultat

heureux. Le 7 décembre 1956, la compagnie Planet, du 3 e R.P.C., saute dans

la région de Timimoun, aux abords d'une bande repérée, et arrive très vite

au contact. Les dunes de sable sont plus favorables à ce genre d'exercice. Le

bilan d'ensemble du combat mené par le 3 e R.P.C. et le 4 e C.S.P.L. sera

de 45 rebelles tués et six prisonniers. C'est là que tombera le sergent-chef

Sentenac, héros de Dien-Bien-Phu 12 . Une page se tourne, un peu au

désespoir de certains états-majors ravis de monter des opérations combinées

air-terre. Mais les paras et les autres vont trouver un autre moyen de

transport aérien.

Le 6 avril 1955, vers 9 heures, les « biffins » qui, depuis minuit, peinent

sur les pentes sud du Chelia pour se mettre en place au débouché des cols,

perçoivent dans le ciel, face à eux, un va-et-vient inhabituel. Se hissant avec

lourdeur, deux hélicoptères ventrus assurent des rotations de la plaine au

sommet du massif.

A la jumelle, les chefs de section, un instant arrêtés pour contempler le

spectacle, voient les appareils se poser, des hommes lourdement chargés

sauter à terre. Un P.C. s'installe, identifiable à ses antennes.

« Les veinards », murmurent tous ceux qui, dans le froid et maintenant

sous le soleil, progressent depuis des heures.

La première opération héliportée de la guerre d'Algérie est en cours. Ce

n'est qu'une première. Dans l'immédiat, le Sikorski n'enlève que quatre, au

mieux cinq passagers. Quel progrès dans la vitesse et la souplesse

d'intervention ! Quel gain de fatigue ! Mais il faudra attendre encore de

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