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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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120 pistolets mitrailleurs, 57 fusils, 84 revolvers, plus des grenades et des

munitions, ont disparu, tout comme l'aspirant Maillot.

Quelques jours plus tard, un porte-parole communiste annonce à

l'Assemblée nationale : « Maillot a rejoint ses frères de l'armée

algérienne 3 . »

Au printemps de 1956, le butin rapporté par Maillot constitue un trésor.

Dès lors, le P.C.A. s'estime en position de force pour négocier son

ralliement officiel à la résistance algérienne. Abbane Ramdane, Ben

Khedda pour le F.L.N., Bachir Hadj Ali Hadjeres, conseiller général de

Maison-Carrée pour le P.C.A., discutent ferme et longtemps. Une bonne

partie des négociations se tient en plein cœur d'Alger au domicile des

Gaudron, un couple de chrétiens progressistes plus que sympathisants. Les

chefs du F.L.N. ne lâchent rien. Ils veulent le stock d'armes et des

ralliements individuels uniquement. Les émissaires communistes cèdent en

partie. L'A.L.N. recevra une partie des armes de Maillot en signe de bonne

volonté, mais les « combattants de la liberté » poursuivront.

Maillot a rejoint le maquis rouge de l'Orléansvillois avec quelques fusils

et mitraillettes. Un autre officier déserteur, trois jours après Maillot, le souslieutenant

de réserve Abdelhamid Gherab, ancien journaliste à Alger

républicain, est là aussi. Ils sont maintenant une trentaine assez bien armés

grâce à Maillot.

Renseignements d'habitants ou dénonciation provoquée d'un militant

F.L.N.? On ne le saura sans doute jamais avec certitude. Les harkis du

bachagha Boualam, qui tiennent le douar des Béni-Boudouane, au sud du

village de Lamartine, apprennent l'existence de la bande. Harkis, tringlots

du 504 e bataillon du train, G.M.P.R. locaux fouillent le coin. Le combat est

rapidement mené. Laban, Maillot, nombre de leurs compagnons sont tués.

Gherab et quelques autres parviennent à s'enfuir et à rejoindre une retraite

urbaine 4 . C'en est fait. Il n'y aura plus de maquis communiste 5 .

A défaut, il y aura des terroristes communistes et ceux-là apporteront une

aide appréciable au F.L.N. Néanmoins, des individualités communistes

rejoindront l'A.L.N. dans les djebels. Presque tous y laisseront leur vie, soit

parce qu'ils se battront courageusement, soit parce que volontairement il

leur sera confié les missions les plus dangereuses. Ces sacrifices ou ces

dévouements des uns ou des autres, maquisards ou terroristes, seront vains

sur un point. Le P.C.A. ne sera jamais admis comme force politique

autonome. Le F.L.N. le récuse totalement. Il se veut le parti unique,

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