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Pierre Montagnon - La guerre dAlgerie

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d'exécution qu'au moment où nos troupes auraient à évacuer la ville d'Alger,

sur un nouvel ordre du roi ; jusque-là, il importe, au contraire, de conserver

et d'entretenir tous ces ouvrages qui peuvent contribuer à la sécurité de la

garnison et des habitants. »

Destruction du nid de corsaires – Alger – mainmise sur une base

stratégique – Bône – semblent donc les objectifs essentiels du

gouvernement royal après avoir, bien sûr, lavé le vieil affront infligé au

consul trois ans plus tôt.

Si l'opération réussit, et le nécessaire paraît fait dans ce sens, la

monarchie aura affermi sa position. Que n'a-t-elle à gagner !

De la gloire pour le royaume ! Les Français cocardiers y sont sensibles.

Du prestige vis-à-vis des grandes puissances de la chrétienté en annihilant

un gêneur séculaire ! De surcroît, la France s'imposera en Méditerranée en

dépit du vieil adversaire, l'Angleterre. L'enjeu en vaut la peine. Alger vaut

bien une croisade même politique.

Le 11 mai, l'embarquement des troupes commence. Le 16, il est quasi

terminé. Le vent et la mauvaise humeur de Duperré retardent le signal du

départ. Enfin, dans la soirée du 24, le mistral se lève. A 2 heures du matin,

l'amiral donne enfin l'ordre d'appareiller. Au total, 103 bateaux de guerre,

665 bâtiments de commerce avec à leur bord 65 000 hommes

et 2 968 bouches à feu prennent la mer.

Cette fois, le sort en est jeté. En cette aube du 25 mai 1830, la France part

pour l'Algérie. Se doute-t-elle qu'elle va y rester cent trente ans ?

1 Collet se trompe d'année. Boutin était en Algérie en 1808.

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